Les faux-nez, s'ils eussent été moins nombreux, toute la face de Wikipédia aurait changé (ou pas)

Publié le 21 novembre 2010 par Pierrotlechroniqueur

Je reviens, même si cela remonte maintenant à quelques jours, sur l'affaire du faux-nez qui vote. Sur la candidature au poste d'administrateur de Kelam, initiée mercredi dernier - au passage, il aura fallu un appel sur le Bistro pour que des prétendants au satut se jettent enfin dans le bain. Il était temps - un faux-nez revendiqué, mais non identifié1, a en effet semé le trouble (voire la "zizanie") avec son vote contre retiré pour cause de doute sur un éventuel "bourrage d'urnes". A suivi un débat sur l'opportunité de permettre aux faux-nez - identifiés comme tels mais non reliés à un autre compte, la précision est d'importance2 - de s'exprimer sur les diverses pages de "votes" (disons-le comme ça, même si c'est mal) communautaires. Le faux-nez exigeant, jusque sur le Bistro, que son droit à l'anonymat virtuel soit respecté, et faisant remarquer qu'aucune règle n'interdit ce qu'il a fait. Ses contradicteurs rétorquent que, faute d'affiliation établie, le risque déjà évoqué de "bourrage d'urnes" est trop grand, et que le bon sens exige donc de retirer le vote en attendant l'établissement de l'identité. Finalement, Moez débarque et bloque indéfiniment le faux-nez sans même lui laisser la possibilité de demander son déblocage (ce qui est, au passage, très limite comme manoeuvre. Au mininum3. Le faux-nez est du reste débloqué plus tard). Sur le fond, je suis d'accord avec Esprit Fugace et Fabrice Ferrer : si les faux-nez sont tolérés, leur abus est évidemment inadmissible. Dès lors, il faut agir dès qu'un soupçon d'abus est repéré. Ce qui est le cas ici : on ne connaît pas l'identité du faux-nez, il est très possible qu'il vote en double, on ne peut pas prendre de risque. Les plus anciens peuvent aussi se souvenir de la triste affaire Nezumi.

Reste que le faux-nez a aussi émis deux remarques, certes véhémentes, mais à mon sens pas dénuées de fondement. Premièrement, il sous-entend, mais c'est assez transparent, qu'il n'aurait très probablement pas eu de problèmes s'il avait voté en faveur du candidat et non contre, malgré son statut affiché de faux-nez. Esprit Fugace a beau démentir, je suis persuadé qu'il a raison. Pas par favoritisme envers le candidat, bien sûr. Mais tout simplement parce que seuls les votes contre, qui doivent être justifiés, sont spécifiquement examinés par les bureaucrates. Mais il faudra quand même qu'on m'explique un jour cette différence : pourquoi les partisans des candidats ne doivent-ils pas expliquer en quoi le postulant a les qualités requises pour être administrateur alors que les votes contre non motivés sont ignorés par les bureaucrates ? Je comprends la finalité de l'opération - lever le plus d'entraves "technocratiques" possibles à l'élection d'un nouvel administrateur - mais cela reste, quoiqu'on en dise, une (légère) forme de discrimination. Ou alors, et ce serait le plus simple, on n'exige plus des votants contre qu'ils motivent (dommage pour les quelques perles perdues).

La seconde remarque est qu'il déclare être finalement victime de son honnêteté en ayant annoncé la couleur. Ce qui est exact : personne n'aurait retiré son vote s'il n'avait jamais indiqué sur sa page utilisateur être un faux-nez. C'est extrêmement facile de se créer plusieurs comptes et de les faire agir ici ou là sur les pages communautaires. Pour ma part, je suis convaincu qu'un nombre non négligeable d'utilisateurs occasionnels voire habituels (même des administrateurs ? Pas impossible...) sont des faux-nez4. Non revendiqués, simplement. Comment le leur reprocher : les faux-nez sont tolérés, comme souligné plus haut. Seuls les abus sont punissables. Mais comment détecter des abus si on ne sait pas qui est le faux-nez de qui, sauf confirmation par un CU ? Et encore, ce n'est pas si difficile de déjouer un CU... Franchement, l'usage de faux-nez est une maladie sur Wikipédia. Sans doute impossible à éradiquer, mais il faut en avoir conscience.

Note : j'offre un Carambar à qui révèle la citation exacte (mal) pastichée en titre du présent billet. Et son auteur. Ce n'est pas dur, je suis gentil.

1. Avec un pseudo imbitable. Il sera donc ci-après dénommé "faux-nez". 

2. C'est toute la distinction entre "faux-nez" et "compte secondaire", du reste. Ici, je parle bel et bien des faux-nez.

3. Il serait temps de comprendre que les administrateurs, au service technique de la communauté malgré la sacralisation de leur statut, ne doivent bannir que les vandales. Et non qui leur déplaît pour x ou y raison, sauf cas de blocage communautaire.

4. Et je fais abstraction des vieux de la vieille perdus de vue qui reviennent plus tard avec une nouvelle identité.