Aide humanitaire
L’aventure de la cinquantaine
Quand on a 50 ans et qu’on cherche à secouer notre routine, quelle est la meilleure option? Pour Claudette Hade, 51 ans, la réponse à cette question était évidente: partir faire de l’aide humanitaire dans un pays en développement.
Gabriel Alexandre Gosselin Dossier Famille, Communautaire, Bénévolat
«À 50 ans, je me considérais à la mi-temps de ma vie. Je voulais faire quelque chose qui allait me déstabiliser et je tenais à le faire seule», explique Claudette, mère de deux garçons en début de carrière et mariée à un homme qu’elle chérit. Éducatrice spécialisée depuis nombre d’années, elle décide de prendre quelques mois de congé. Appuyée par ses proches, elle s’inscrit dans un organisme québécois qui œuvre au Guatemala, prend des cours d’espagnol pendant 12 semaines… et s’envole.
Une aventure marquante s’amorce pour cette dame de la Montérégie. Partie avec Casira, un organisme basé à Thetford Mines et dirigé par le père Roger Fortin, elle reviendra au Québec complètement transformée 2 mois plus tard. «Même si j’ai eu 1 mois pour me remettre de mes émotions et suis de retour au travail depuis 3 semaines, je me sens encore dans le mood de mon voyage», raconte-t-elle, visiblement absorbée par ses souvenirs.
Pour qui voulait se conscientiser, rien ne manque de ce côté lors de son séjour à l’étranger. À Mixco, près de la capitale Ciudad de Guatemala, Claudette accompagne et fait de l’animation pour des enfants gravement malades ou atteints du VIH et coopère dans un orphelinat pour garçons. Éducatrice spécialisée de carrière, Claudette se plaît sans hésitation dans ce milieu. Les enfants la captivent. Ses souvenirs sont clairs à ce sujet: «Ils avaient un regard incroyable, les yeux toujours marron avec une espèce de couche d’eau dessus.»
Ensuite, en mission sur la côte est, le travail de bras se met de la partie: corvées quotidiennes, pelletage, cassage de ciment, aide aux agriculteurs locaux, construction de bâtiments, etc. «Les bénévoles du groupes étaient essentiellement des retraités d’un âge assez avancé. On était appelé à faire beaucoup de travail physique, mais on pouvait le faire à notre rythme. De toute façon, les Guatémaltèques étaient toujours contents d’obtenir nos services puisqu’on représentait une main d’œuvre gratuite», précise Claudette.
Par contre, ce n’est pas dans la pitié qu’elle vit son expérience: «Une fois, je récupérais du sable dans un dépotoir pour qu’il soit transformé en ciment. Sur le coup, tu peux trouver désolant que des gens doivent faire ça pour survivre. Moi, je riais. Je riais comme une bonne en tamisant mon sable. Je trouvais ça enrichissant, j’avais l’impression de faire quelque chose d’important!» raconte cette femme joviale de nature.
Si le travail constitue la majeure partie de son emploi du temps, les rencontres prennent plus de place dans ses souvenirs: «Les gens là-bas sont tellement chaleureux. Ils veulent t’embrasser, te prendre dans leurs bras comme s’ils te connaissaient depuis toujours, décrit-elle. Ils n’ont pas besoin de plus. Une des choses qui m’a le plus marquée, ce sont les enfants gravement malades qui souriaient et semblaient heureux comme si rien de grave ne leur arrivait.»
«La richesse de ces gens, c’est le temps. Ce qu’ils recherchent, c’est un toit où se loger et de la nourriture», poursuit-elle. Pour Claudette, ce constat en amène automatiquement un autre: ses besoins dans la vie de tous les jours sont-ils exagérés? «Notre richesse à nous nous permet de nous procurer une belle montre en or, mais on n’a même pas le temps de regarder l’heure tellement on est toujours pressés» image-t-elle habilement.
Aujourd’hui, Claudette sait que cette expérience constitue un tournant dans sa vie. Espère-t-elle répéter l’expérience? «Certainement. Ma retraite approche à petits pas. Et si j’ai un conseil à donner, c’est qu’il faut rester actif dans la retraite et ne pas se vautrer dans le monde du plaisir. Il faut continuer à trouver un sens pratique à notre vie. Sinon, on finit inévitablement par se sentir inutile.»
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