Cette technique nous vient de loin. Transmise par des maîtres-artisans marocains (mâalmin), elle est issue d'un savoir-faire ancestral.
Le tadelakt est un revêtement mural, originellement employé pour l'étanchéité des citernes à eau, mais surtout utilisé en architecture pour agrémenter une façade ou réaliser un bassin ou un hammam. Dans des pièces humides, il est choisi pour ses qualités d'imperméabilité et de résistance à l'eau. Il peut ainsi être appliqué aux sols, sur les murs ou les plafonds. Sa texture lisse laisse couler l'eau de condensation. Par ailleurs, « son cachet esthétique, sa texture, son velouté, sa douceur et ses tonalités variantes le rendent vivant et très sensuel ».
Il peut aussi être utilisé comme finition et décor sur du mobilier, des objets (vasques, vases, bols...), généralement fabriqués à base de terre cuite brute.
Ses composants sont de la chaux tamisée (celle de Marrakech), des pigments (terres, ocres, oxydes), de l'eau propre, du savon noir à base d'huile d'olive ou de lin et de la cire d'abeille à la térébenthine incolore.
Tous les aspects techniques de fabrication et mise en oeuvre de ce matériau de finition que l'ouvrage décrit et illustre abondamment (on prêtera une attention particulière à l'utilisation du galet poli pour le "serrage" de l'enduit), l'auteur les accompagne de notes ou développements relatifs à l'histoire du Maroc et de ses arts décoratifs spécifiques, avec, de temps à autre, une pointe d'émotion artistique de bon aloi : « Le tadelakt, véritable défi à notre siècle de la vitesse, s'élabore dans la lenteur et la maîtrise du geste, au rythme des éléments qui le composent et lui donnent vie. (...) Caressez-le et vous n'oublierez jamais cette agréable douceur ! »
Jamal Daddis, l'auteur de l'ouvrage, est originaire du Maroc. Il assure des formations et des ateliers pratiques au Conservatoire des ocres et pigments du Roussillon (Ôkhra) ainsi qu'à la Fédération des Compagnons du tour de France.
"Le tadelakt – Une technique millénaire d'enduit à la chaux", de Jamal Daddis, Édisud, 2007, 110 pages.