En Saône-et-Loire, les viandards ont une façon étrange (mais précieuse pour le petit peuple de la forêt) de gérer la taille de leurs effectifs vieillissants : ils se tirent dessus.
Il ne savent pas que d'autres moyens existent, telles la radiation, l'augmentation substantielle des cotisations.
Non...Ils se flinguent entre eux, c'est plus simple, plus direct.
C'est le canton de Buxy qui détient la palme. C'est le plus méritant et crois-moi, pour que je dise du bien des chasseurs, il faut vraiment qu'ils y mettent du leur.
Buxy, commune vouée à la viticulture, fait ainsi du zèle dans la régulation du viandard.
En l'espace de 45 jours, ce sont deux semeurs de trépas qui ont été sortis du circuit : le premier, définitivement, car il est à ce jour extrêmement mort, la faute à un toutou maladroit et le second, épaté par la sûreté du tir de son pote de chasse, est en train de réfléchir sur le bon goût de son épouse en matière de fringues puisqu'elle préfére mettre un peu plus cher mais au moins, c'est de la bonne qualité.
Samedi 20 novembre, vers 11h30, il a reçu la balle en lieu et place de l'animal qui traversait le champ de tir.
"C'est un accident", qu'il a dit le chasseur malhabile; "j'ai pas fait exprès, j'ai juste pas respecté l'angle de tir, ça arrive à tout le monde non ?".
Figure-toi donc que l'épaisseur du treillis ou de la veste de chasse de la cible a amorti une bonne partie de la percussion du projectile.
C'est comme qui dirait du bol. Quelques centimètres plus haut, dans la poire, c'était une autre paire de manches, même rembourrées...