20 novembre 2030
Cela fait maintenant 23 ans que je tiens ce blog. D’ailleurs, je ne tiens plus un blog, il fait partie de moi, de ma vie, de ma manière d’être. Il m’est désormais tout à fait impossible d’imaginer ce que je serais, sans ce blog.
Ceux qui annonçaient au début du siècle la fin des blogs auraient dû réfléchir un peu : le blog n’est qu’un outil, et ce qui compte c’est l’activité que permet l’outil. Exprimer sa pensée, et la partager avec d’autres. Lire, s’informer, argumenter, échanger, commenter : comment tout cela pourrait-il bien s’arrêter ? Il faudrait pour cela que les humains cessent d’être des humains.
Alors, bien sûr, il y a quelques trucs qui ont changé : je dicte ce billet à voix haute, en allant au travail. Je suis dans mon MdM (module de mobilité), à près de 200 km/h. Je n’ai plus à conduire, depuis 5 ans maintenant. Et c’est une vraie révolution : le temps passé dans les transports, je le passe à lire, à écrire, à discuter au téléphone. Les bouchons sont un lointain souvenir. De même que les accidents. Tout le flux routier est géré par satellite.
Je me demande comment j’aurais vu le monde de 2030, lorsque j’avais la trentaine, et que je commençais à écrire ici. En relisant les premiers billets dans les archives, je me rends compte que ce blog était très politique. J’étais – je m’en rappelle bien – attaché à la liberté individuelle, et en cela je n’ai pas changé. Deux choses me paraissaient la menacer : l’islam et le socialisme. Deux idéologies qui pensent le tout avant de penser les droits individuels, et en acceptant de le sacrifier au nom d’ideaux supposés supérieurs. Folie.
Il a fallu le Grand Conflit de 2020-2022 pour que l’islam fasse sa mue, dans la douleur, dans le sang. Les autorités religieuses musulmanes, sous la pression internationale, et sous la pression des populations musulmanes, après deux années de guerre éprouvantes, ont finalement séparé ce qui devait l’être : le spirituel et le politique. Je crois que peu à peu maintenant, la liberté progresse dans ces pays. Il y a bien sûr des radicaux qui continuent à oeuvrer pour saper les bases posées, mais les pouvoirs politiques sont forts, et les populations libérées, génération après génération, du poids de l’islam, de sa violence.
Le socialisme s’est recroquevillé plus naturellement, par nécessité économique. Les gens ont bien dû se rendre à l’évidence : on ne peut pas avoir une société prospère, sans encourager et favoriser la liberté, l’éducation, la création de richesses. L’échange libre, tout simplement. Tout n’est pas rose, bien sûr. Mais la plupart des pays ont progressé vers un niveau de développement humain plus élevé. Des millions d’êtres humains, chaque année, sortent de la misère. Il y a encore beaucoup de travail, notamment en ce qui concerne l’éducation.
Le combat pour la liberté est toujours d’actualité : que ce soit pour aider à l’émancipation de ceux qui naissent dans des familles culturellement défavorisées, ou pour aider ceux qui ont cru pouvoir modifier la nature, à coups d’injection d’ADN, ou de greffes microbioniques. De véritables cyborgs trainent dans les rues, et peuvent être un danger pour les autres. Ceux qui veulent nous faire croire que des humains acceptent de se faire piloter par d’autres, à distance, peuvent encore être libre sont des menteurs. Il est plus que temps que l’humanité prenne conscience de ce danger qui le menace : se perdre par prétention. Accepter ses limites, et trouver l’équilibre sera toujours plus difficile, mais plus sain, que de chercher un illusoire salut. Il n’y a rien à sauver ; il y a à trouver des chemins d’adaptation.
J’ai maintenant 56 ans. Je serai probablement bientôt grand-père. J’ai eu beaucoup de chance dans ma vie. J’en profite chaque jour. Et ce blog continuera d’être une facette de mon existence.
J’invite quelques blogueurs amis / ennemis / autres à répondre à cette chaîne : imaginez-vous blogueur en 2030. La forme est libre bien sûr…
Les noms, dans le désordre (quel ordre autre qu’alphabétique pourrait-on bien trouver à une liste de nom ?) :
Laurent, Mathieu, Aymeric, Benoît, Koz, Jean-Paul, Franck, AsTeR, Gonzague, Philippe, Nicolas, Nicolas, Hank, Didier.
Article paru sur Expression Libre, membre du Reseau LHC.