Magazine Cinéma
Synopsis :
Lorsque Flynn Rider, le bandit le plus recherché du royaume, se réfugie dans une mystérieuse tour, il se retrouve pris en otage par Raiponce, une belle jeune fille à l’impressionnante chevelure de 20 mètres de long. L’étonnante geôlière de Flynn cherche un moyen de sortir de cette tour où elle est enfermée depuis des années. Elle passe alors un accord avec le séduisant brigand… C’est le début d’une aventure délirante bourrée d’action, d’humour et de sentiment, au cours de laquelle l’improbable duo va rencontrer un cheval super-flic, un caméléon à l’instinct de protection surdéveloppé et une bande de voleurs très « bruts »…
Critique :
Les films d’animation de Disney (3D ou pas) ont comme des airs de Pixar ces derniers temps. Et pour cause, l’arrivée du génie aux chemises Hawaïennes en tant que responsable animation chez la firme de Mickey a su remettre les productions sur les rails du succès. Il y a presque deux ans, Volt annonçait la couleur. Une hausse qualitative notoire de la 3D, une histoire plus dense même si très ciblée pour les enfants et un montage effréné permettait d’obtenir l’une des belles petites surprises du début 2009.
L’an passé, La Princesse et la Grenouille marquait une rupture évidente tout en revenant aux sources avec une histoire de princesse très modernisée, entièrement en dessin traditionnel. Raiponce scelle définitivement le renouveau de Disney et s’impose comme l’une des plus grandes réussites de la firme depuis de nombreuses années.
73 ans après Blanche-Neige et les sept nains, le Studio nous offre ici son 50e long-métrage d’animation, toujours une histoire de Princesse mais bénéficiant des avancées technologiques à savoir l’animation 3D. Si la forme a changé, le plaisir demeure tout aussi immense, Raiponce s’imposant à mon sens sans mal comme le film d’animation le plus réussi de 2010. Avis hautement pesé car cela induit que Disney passerait devant Pixar mais oui, je signe, j’ai préféré Raiponce à Toy Story 3. La course à l’Oscar cette année pourrait-être d’ailleurs bien plus disputée que d’habitude.
Raiponce n’est pas une histoire originale. C’est même un conte des frères Grimm dont Walt Disney lui-même évoquait l’adaptation avant sa mort. Il aura donc fallu de très nombreuses années avant que cette princesse aux cheveux blonds magiques ne prenne vie, une nouvelle fois grâce au talent de Glen Keane, créateur et animateur entre autre des personnages d’Ariel, d’Aladin, ou de la Bête. Vétéran de chez Disney, Glen Keane n’est pas le seul monstre sacré rattaché au projet. Le compositeur Alan Menken et le parolier Glenn Slater (ayant tous les deux travaillés sur La Petite Sirène) étaient également de la partie. Alors forcément, lorsque ce condensé de talents historiques s’est mis au service d’une œuvre fondamentalement très classique sous la direction de deux jeunes réalisateurs pleins d’énergie, Byron Howard et Nathan Greno (Volt), le résultat ne pouvait être que détonnant !
Dans la plus pure tradition des chefs d’œuvre de Disney, Raiponce est un film musical, alternant régulièrement grandes séquences chantées avec les dialogues normaux. Le résultat qui pourrait parait désuet de nos jours fonctionne à merveille et ne sera d'ailleurs pas sans rappeler La Petite Sirène à de multiples reprises.
La réussite totale du film tient évidemment dans le suivi à la lettre des recettes ayant fait le succès de chef d’œuvre tels qu’Aladin ou Le Belle et la Bête. Un duo de personnages centraux ultra charismatiques, éloignés au début et en couple à la fin (quel spoiler !) entourés par de multiples personnages secondaires, prenant ici la forme d’un cheval et d’un caméléon. La force de ces sidekick provient d'ailleurs du fait qu’ils ne sont pas dotés de la parole. L’humour qu’ils génèrent provient uniquement des situations et non de blagues faciles comme il se fait traditionnellement chez la concurrence. Un choix au demeurant risqué qui s’avère ici payant, ces deux animaux dégageant une empathie immédiate malgré leur faible temps de présence à l’écran.
L’aventure de Raiponce, princesse ignorant l’être animée par le souhait de sortir de sa tour, et de Flynn Rider (voleur beau gosse recherché de tous) ne se contente pas de lister les archétypes du film de Princesse, bien au contraire. L’œuvre des frères Grimm est librement adaptée permettant une évidente modernisation allant bien au-delà du simple choix de la 3D. Ici, les séquences d’actions se révèlent être splendides, largement comparables avec l’introduction de Volt qui avait pour elle de nous en mettre plein des mirettes. L’échappée de Raiponce et de Flynn hors du barrage est à ce titre l’une des grandes réussites du film avec la magnifique séquence des lanternes. Pour information, je n’ai pas vu le film en 3D, j’imagine que ce passage prend une tout autre dimension mais le rendu 2D n’a cependant pas à pâlir, l’image étant d’une grande beauté.
Au final, le duel Megamind/Raiponce ne devrait même pas avoir lieu. Sur le plan artistique, l’échelle de comparaison n’est pas similaire, reste à espérer que les spectateurs sauront reconnaitre une véritable perle d’un divertissement tout juste moyen. Classique tout en étant moderne, Raiponce est la preuve par quatre que Disney a réussi son introspection. Le génie qui caractérisait la firme est aujourd’hui pleinement retrouvé et l’on espère qu’une chose, c’est que cela ne soit que le début d’une nouvelle grande série de chefs d’oeuvre !
Un mot : bravo !
Sortie officielle française : 1er décembre 2010