A ma disparition
Dès que le vent ultime envahira mon corps
Sans pardon, dispersant mes fragments de poussière
Je rejoindrai le temps où brillent les décors
Des rêves si je fuis de cette souricière
Mélangeant le respect à notre amour ancien
Ta mémoire m'aura retenu comme chambre
L'emplacement du coeur que je disais le mien
Où me prendra, parfois, le glacial décembre
Mes draps seront couverts de ton baiser de fleurs
Lorsque je rejoindrai ma douce sépulture !
Eloignés du désir, se lassant de tes pleurs,
Qu'ils recueillent, un jour, une autre créature
Car je préfère encor ton rire triomphant
A cette eau ruisselant sur les plaisirs de l'âme !
Lorsque l'amour nous offre un paradis d'enfant
Notre coeur chagriné doit effacer le drame
Je ne voudrais pas voir ta chair à l'abandon
Si je suis dans ce lieu d'où ne revient personne !
Et t'accorde, vivant, le baiser du pardon
Car tu ne dois pas être une feuille d'automne
Si tu fus mon hameau, ma ville, ma nation
La rive de ce fleuve où mon lendemain nage,
Respire, donc, au jour de ma disparition
L'air frais de nos baisers qui n'auront jamais d'âge