Voici le crépuscule
Pleure mon diamant, voici le crépuscule
Du soir qui m'engourdit
Et le dernier baiser que ma bouche articule
Est, dans l'heure, maudit
La nuit m'étreint le souffle ainsi que les viscères
Je parle du regard
Mes mots sont malheureux mais doux et puis sincères
Il n'est plus aucun fard
Je pars vers cet espace où sombre la matière
Dans l'eau de source où blanc
M'a précédé le ciel du subtil cimetière
Où nul ne fait semblant
Embrasse-moi la main, une fois, c'est l'ultime
Puis ouvre mon tombeau
Je te laisse mon coeur qui fut, souvent, intime
Et, quelquefois, si beau
Je te dis Adieu mais offres-moi ton rire
Celui du joli temps
Quand je verrai les morts, j'aimerai tant leur dire
Elle était mon printemps