Pas de chance cette semaine, trois déceptions à la suite, ça commence à faire beaucoup! Fatigue –lassitude de ma part peut-être ou manque d’atomes crochus tout simplement entre ces livres et moi. Mais j’ai dû abandonner trois lectures à mi-parcours tant elles devenaient une souffrance plus qu’un plaisir.
Abandon d’un roman graphique. Journal d’Italie tome 1, Trieste et Bologne de David B.
Je m'attendais pourtant à apprécier ce roman graphique, vu le titre. En effet, j’aime non seulement l’Italie mais aussi les nombreux journaux de voyage concernant ce pays dont quelques-uns ont fait mon bonheur, en particulier les deux plus fameux d’entre eux, celui qu’écrivit Montaigne, de 1580 à1581, pour aller prendre les eaux afin de soigner ses douleurs dus à des calculs rénaux, en passant aussi par la Suisse et l’Allemagne et le journal que tint Goethe, de 1786 à 1787, des grands lacs du nord jusqu’en Sicile.Ici, il ne s’agit que d’une mosaïque de petites histoires, souvent à base de rêves, de légendes, de souvenirs. Les villes traversées ne sont que des prétextes à raconter un peu tout et n’importe quoi, sans réelle unité, comme la journée du 4 mars 2005 consacrée aux «Saisons de la jeune fille», un fait divers lu dans un supplément féminin de la Repubblica . Si seulement j’avais aimé les dessins mais leurs traits grossiers et leurs couleurs très sombres ont contribué aussi à mon désenchantement ! Journal d’Italie tome 1, Trieste et Bologne de David B. (Shampoing, 2009),
Je n'ai pas pu m'empêcher d'aller feuilleter mon exemplaire du Journal de Montaigne, je suis tombée sur son arrivée à Venise et cette fois c'est moi, lectrice, qui ai commencé à rêver, à me projeter vers cette époque de la fin du seizième siècle dans une Italie morcelée mais toute puissante et déjà riche de ses créations artistiques. J'ai imaginé alors une Italie sans touristes ...le vrai grand rêve!
(C'est le secrétaire qui tient la plume, les mains de Montaigne le faisant souffrir)"Nous nous rendîmes à la Chaffousine (le Palais Contarini, à Nivia), vingt milles, où nous dînâmes. Ce n'est qu'une hôtellerie , où l'on se met sur l'eau pour se rendre à Venise. Là abordent tous les bateaux le long de cette rivière. Avec des engins et des poulies, que deux chevaux tournent à la mode de ceux qui tournent les meules d'huile,on emporte ces barques avec des roues qu'on leur met au dessous, par dessus un plancher de bois pour les jeter dans le canal qui se va rendre en la mer, où Venise est assise. Nous y dînâmes, et nous étant mis dans une gondole, vînmes souper à Venise, cinq milles."Journal de voyage en Italie de Montaigne (Société Les Belles Lettres, 1946)
Coffre du château de Montaigne dans lequel fut retrouvé en 1770 par l'abbé Prunis, chanoine érudit spécialiste de l’histoire du Périgord, le manuscrit du Journal de voyage édité en 1774 (Wikipedia)