Le Monde va changer... Par Sarah Chatellier

Il y a quelques mois j’avais débuté une « tribune publique », un espace où les visiteurs pouvaient poster un billet, sur un sujet de leur choix. Il n’y a pas eu de nombreux candidats. Aujourd’hui Sarah se lance avec un billet très personnel.

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 Je reviens sur ce blog après une courte absence (virtuelle), et ces derniers posts me font penser que, tant pis pour le « quendiraton », je fais partie des ces gens qui croient que le monde va changer.

Je suis d'accord sur le fait que cette théorie du monde qui change vient surtout de croyances personnelles et a, comme toutes les autres théories, 50% de probabilité de se réaliser. Plus sérieusement, le paganisme, le chamanisme, et autres dérivés spirituels que sont les "grandes" religions monothéistes n'ont aucune rationalisation possible aucune explication. Et pourtant deux activités communautaires humaines sont vieilles comme l'humanité: les croyances et le commerce.

Ce monde à dominance économique, où pour rétablir une politique, on souhaite passer par de la croissance; ce monde où ce qui a le plus de valeur, dont débordent certains et d'autres manquent cruellement, ce sont des bout de papier de piètre qualité; ce monde où la guerre devient le nerf économique des rapports inter-civilisations, ce monde où la seule véritable minorité ethnique néfaste est en fait celle qui le dirige, pour moi, ce monde là, ne va pas durer...

Bien sûr, je me trompe peut être et cette croyance n’est là que pour m’aider à supporter un quotidien, une condition humaine. Je n’affirme pas que c’est mieux que les temples de la con-somation, ou la télé-drogue-vision distillée par l’Etat jusque dans ton chez toi ou tu ne l’es même plus du coup (chez toi!).  Je n’aspire pas à devenir une mystique, j’ai juste pris mon parti de cette idée, qui est un peu ma pièce d’argent de 10€. Précisément, si j’ai tort, ça ne me fera pas de mal anyway.

Pour ce qui est de cette histoire de retirer son fric de la banque, elle a été imaginée et ne sera suivie que par des gens de peu. Elle n'aura pas de répercussion, juste un guiliguili à peine remarqué.

La décroissance, la simplicité volontaire, ne pas consommer représente pour moi comme la dernière arme du peuple, l’arme ultime de dire non, merci, je ne veux plus t’écouter ou t’obéir, capital-isthme, je ne passerai plus mes loisirs sur ton territoire.

Mais, premièrement, il est difficile de désobéir à l’omniprésence de l’image séductrice et attirante publicitaire ou médiatique. Si comme moi, on la fuit, elle prend un détour social inévitable si on n’est pas un ermite averti.  Deuxièmement elle n’est valable que si et seulement si elle est mise en marche par des masses suffisamment conséquentes. Voilà sa seule faiblesse.

Du point de vue individuel, j’ai dit sur reflets que selon moi, le seul chemin, passe par l'humilité. Or l'humilité est un luxe de pauvre!!

Non, j’exagère!, mais finalement, je crois donc en la possibilité d’un monde nouveau où se rapprocherait la notion d'humilité que tentent de nous enseigner les religions, à celle de dirigeant. Pour une nouveauté, ce serait une nouveauté, non?

C’est là qu’il est nécessaire d’éviter le danger dogmatique.

Alors comment devient-on humble?  Hélas ou pas, il arrive que l’humilité soit le fruit de la souffrance.