En mars 2005 a débarqué dans nos salles obscures un film qui renouvelait le genre horreur, véritable thriller psychologique doté d'un bien faible budget mais au scénario, à l'interprétation et à la réalisation à couper le souffle, et surtout au final le plus retournant qu'il m'ait été donné de visionner: Saw. Se faire bluffer d'une telle manière par le Tueur au puzzle - ou Jigsaw en v.o. - nous rend facilement fan du film, et par extension de la série en devenir, que j'en suis moi-même un grand adepte, ayant vu chaque épisode lors de sa sortie cinéma (aux alentours d'Halloween chaque année depuis octobre 2005) et acquis le coffret Bluray contenant les six premiers films pour 60 petits €uros.
Jigsaw n'est pas un tueur en série comme les autres, en fait il n'est coupable d'aucun crime légalement mais seulement d'enlèvements et séquestrations. Lui qui est mourant se veut juge de la vie d'autrui et décide de faire subir des tests à ceux qu'il considère comme n'appréciant pas les bienfaits d'une bonne santé. Et les pièges qu'il leur concocte ont pour but de leur faire sortir le meilleur d'eux-même et au-delà; en gros leurs tripes (au propre ou au figuré). La victime n'a alors pas d'autre choix que de suivre les règles du jeu si elle veut s'en sortir vivante, mais le prix à payer n'en sera pas moins fort autant par le sang que pour l'esprit. Les pièges, diaboliques à souhait, sont issus d'un cerveau calculateur et sadique avec par exemple une clé caché derrière l'oeil, une fosse pleine de seringues ou encore une scie pour se couper la cheville...
Au fil des épisodes, la série a vu son histoire s'étoffer, des liens toujours exister entre chaque opus, des questions posées en fin de séance et auxquelles les réponses arrivèrent l'année d'après. Et une mascotte - un clown à vélo - toujours présent et vachement effrayant. Je trouve formidable la manière dont les différents scénaristes ont su se vouer au phénomène, y mettant de nouvelles idées sans jamais trahir l'oeuvre originale, et plus que tout en réussissant en sept films à garder une logique implaccable. Le plus fort dans tout ça est d'avoir tué l'anti-héros dans le n°3 tout en le gardant au centre de l'histoire de chaque film, dont les finals se veulent de nous laisser sur le cul. Grandement réussi sur les deux premiers, moins par la suite (en même temps, on fait super attention).
Les ajouts scénaristiques sont nombreux, avec l'apparition d'un puis deux apprentis à Jigsaw, sa femme, les différents enquêteurs se succédant; tout en imaginant de nouveaux traquenards pour les victimes à venir. Un flot continu d'imagination pour des séquences de plus en plus hardcore: en effet, si le premier épisode est plus suggestif - très peu de sang, ambiance film policier - le second entame un virage ou les pièges sont désormais montrés (mais pas encore de quoi fermer les yeux), puis le suivant braque à fond dans cette direction avec l'idée du dégoût et de l'atrocité des situations. Les autres gardent alors ce cap. Saw devient dès lors une véritable série d'horreur, et Jigsaw rayonne d'une aura digne d'un Freddy ou autre Michael Myers.
C'est donc avec le septième film que se clôture l'histoire du Tueur au puzzle, de ses successeurs et de ses victimes; du moins si l'on en croît les producteurs. Une fin écrite dans ce sens et qui m'a amplement satisfait. Il ne me manque donc plus que les deux jeux vidéo produits par Konami pour compléter cette saga qui aura marqué le cinéma des années 2000. Culte, et j'espère bien intemporelle...
Page Wikipédia sur la saga Saw