Elles sont deux : Jeanne et Jeanne. Inséparables, complémentaires, amies pour toujours depuis le collège. Une amitié forte où elles partagent tout. Du moins, c’est ce que l’on croit…
La quatrième de couverture indique : « Comme dans les histoires d'enfants où dans les clairières peu- vent survenir les loups, et parce que les libellules, en anglais, s'appellent dragons, c'est l'histoire d'une petite fille qui se fait manger par un ogre. C'est également l'histoire d'une amitié en miroir, entre deux Jeanne, où dans les jeux de reflets, l'une d'elle finit par se retrouver. C'est enfin l'histoire d'une rivière et de la lumière entre les feuilles, qui peut dissiper les ombres quand on apprend à la regarder. »Un livre troublant et dérangeant. Le moins que l’on puisse dire est que le lecteur est piégé comme dans une toile d’araignée. Jeanne raconte leur histoire. Mais quelle Jeanne ? Jeanne qui est heureuse ou Jeanne qui souffre en silence. Chut, il ne faut pas réveiller le démon qui dort. Pas vu, pas pris ? Non, ici la souris est vue et prise. Deux adolescentes puis deux femmes unies. A la vie, à la mort ? Presque. Les mots virevoltent sur de grandes envolées poétiques. Comptines d’enfance doucereuses qui viennent naturellement dans le récit. Jeanne parle de son mari, de son enfant. Mais quelle Jeanne ? La tête tourne. Normal me direz-vous. La danse est menée tambour battant, le cœur s’affole. Fantasmes, désirs sont conviés dans la réalité. Mais surtout, il y a l’envie, la jalousie et les blessures béantes. On croit se perdre dans cet enchevêtrement alors que le puzzle se dessine. Des fragments d’indices, des éclaircies. On croit détenir une vérité et le secret nous éclate en pleine figure à la fin. Odieux et terrible. Pire qu’une claque. L’écriture accroche, ribambelle de mots qui jouent et dansent. Mais, j’ai été mal à l’aise après cette lecture et ce sentiment a perduré. Avec l’impression d’avoir été prise dans un piège …Merci à Pascale pour ce livre voyageur détonant et étonnant. D’autres avis chez l’ami BOB.