J'ai, il y a une dizaine d'années, suivi Will SELF, quand il commençait à être connu en France, notamment avec La théorie quantitative de la démence (recueil de nouvelles), Ainsi vivent les morts (dont je reprends le commentaire de lecture dans un article séparé) et Dorian (tous ces livres ont été repris au Seuil dans la collection de poche Points; je l'ai, par la suite, un peu perdu de vue. C'est un auteur dont j'aime le style et les thèmes qu'il aborde, et dont je me faisais une joie de lire le nouveau roman, que je viens d'aller prendre à la bibliothèque.
Un clic sur le titre de l'article ouvre le commentaire publié en anglais dans Wikipedia sur Le livre de Dave.
Rappelons que ce livre a été publié en anglais en 2006 et paraît en français après No Smoking, traduction de The Butt, qui date de 2009. Je crois que c'est la difficulté à traduire ce roman qui explique ce retard de publication.
C'est un fort volume que ce roman, plus de cinq-cents pages. Ce qui, le plus souvent, ne me détourne pas, moi qui suis habitué aux longueurs proustiennes ! Mais ici, j'avoue qu'après une petite dizaine de pages, je renonce à pousser plus avant la promenade... ou, plus précisément, l'escalade. Je m'arrête parce que je suis un peu rebuté par la langue, créée par l'auteur, dont on peut admirer l'inventivité, et qu'il donne à ce monde de Ham, ville de « l'Ingleterre », où se déroule, dans deux mille ans, une partie de l'intrigue, alors que des survivants à un cataclysme ont découvert le livre de Dave, et en ont fait leur référence spirituelle. Cette langue, le mokni est une sorte d'argot modelé sur le jargon de Dave Rudman, un chauffeur de taxi de notre époque, dont l'histoire constitue l'autre partie du roman. Est annexé à l'ouvrage, un Glossaire français analogique du dialecte mokni parlé à Ham.
Tour de force d'écriture, certes, et de traduction, c'est évident.
Lâcheté ou paresse ? Une grosse fatigue s'est emparé de moi, devant la perspective d'incessants allers-retours au glossaire pour mieux comprendre ce que je lisais. Très grosse fatigue, même. J'ai donc décidé de surseoir à la lecture et, partant, au commentaire de ce roman. Partie remise, je vous l'assure, ce genre de roman étant, en général, fort de mon goût.
Vous y risquerez vous ?
Présentation de l'éditeur :
« Et si le pire des hommes devenait le Messie ? Dave Rudman, chauffeur de taxi londonien, passe son temps, à fulminer contre les Noirs, les Juifs, les Arabes, les bourgeois ou les touristes. Il déverse son fiel dans des écrits qu'il enterre dans le jardin de son ex-femme, Michelle. Cinq siècles plus tard, après un terrible déluge, ses élucubrations sont retrouvées. Le " Livre de Dave " devient la référence spirituelle du Nouveau Monde. Dans l'archipel d'Ingleterre, en l'an 500 après Dave, la vie s'organise selon les paroles du prophète. Les hommes et les femmes vivent séparément, et parlent le mokni, argot modelé sur le jargon du chauffeur de taxi.
» Cet " Evangile selon Self " est une satire de la vie moderne. Les religions, le capitalisme, l'Histoire, le mariage, rien n'échappe à l'auteur de Mon idée du plaisir. Vrai-faux roman d'anticipation ou d'aventures, Le Livre de Dave est surtout un tour de force littéraire. Will Self invente une langue, un monde, mélange les genres et les influences avec une virtuosité impressionnante. »