Alors que les affaires de faux diplômes ne cessent d’exploser dans les facs, Nicolas Sarkozy veut multiplier par deux le nombre d’étudiants en provenance de Chine
Les yeux doux
Devant les perrons de l’Élysée, jeudi 4 novembre, le Président de la république a annoncé à son homologue Hu Jintao vouloir doubler le nombre de Chinois étudiants en France. Ils seraient plus de 29 053 à ce jour. Il s’agit de la deuxième population étrangère dans les facs françaises après les étudiants marocains (31.522 étudiants). Dans un entretien accordé au figaro, Valérie Pécresse a expliqué l’importance pour la France de former les futurs cadres de la Chine et plus généralement des pays émergents. Pour la ministre, l’objectif est de les accueillir en majorité en master ou en doctorat. Par ailleurs, elle insiste sur le besoin de redéfinir les modalités d’accueil et de sélection.
Des étudiants pas brillants
Pour chercher du travail en Chine, un diplôme universitaire français est indubitablement un atout. Alors, pour obtenir ce diplôme, les étudiants chinois sont prêts à tout, même s’ils n’ont pas le niveau. En effet, il apparaît dans une enquête commandée par Valérie Pécresse et Bernard Kouchner en décembre 2009, que la majorité des étudiants chinois en France sont des recalés de leur propre système. Les meilleurs étudiants, explique le rapport, restent dans le système universitaire chinois, très sélectif, ou intègrent des filières d’excellence à l’étranger. Il semblerait qu’en France, les étudiants chinois ont un niveau beaucoup plus faible que les autres étudiants étrangers. Beaucoup ne parlent pas le français. Pour venir en France, ils payent des réseaux 2000 à 3000 euros. Ces réseaux leur fournissent visa, logement et inscription à l’université. C’est après que les tentatives de corruption surviennent.
Les scandales se multiplient
Alors que le président de l’université de Toulon, Laroussi Oueslati, a été écroué en septembre pour « corruption passive » dans l’affaire des faux diplômes, c’est l’université Paris XIII qui vient d’annoncer le début d’un nouveau dossier. En effet, l’université a révélé avoir porté plainte pour corruption dans une affaire de fraude à l’inscription d’étudiants chinois. Il s’avère que 50 à 60 dossiers ne pouvaient pas prouver clairement le niveau d’étude de l’étudiant ou sa maîtrise du Français.
Face à tous ces problèmes, Valérie Pécresse préconise une augmentation des doubles diplômes. Les étudiants seraient alors inscrits en France et en Chine.
Valentin Beauvallet