Comme un scalpel
Tranchant dans les frissons
Entre les plaies douloureuses des amours inassouvis
Caresse moi
Dans mes eaux souterraines
Vague abreuvant le galet assoiffé
Flux et reflux de la montée lente du désir
Caresse moi
Dans mes duvets secrets
Là où soudain pousse des fruits juteux
Comme le raisin dans les vignes
Et qui meurent en ivrogne près à récidiver
Caresse moi
Comme un enfant qui pleure
Dans une tendresse chaude de lait crémeux
Et de berceuses à s'endormir en paix
Caresse moi
Comme un vent girouette
Dans des tournoiements de feuilles
Aux couleurs des veillées près de l'âtre
Avec des fumets de soupe chantante
Caresse moi
Comme flammèches sur la bûche
Dans un va et vient de langue incandescente
Pour ces grésillements flottant dans la gamme des rouges
Caresse moi
Comme une pluie d'été
Sur les peaux dorées de soleil
Pour l'herbe qui redresse la tête
Et s'ébroue sous la brise
Caresse moi
Pour ces rosées d'émotions
Mes yeux humides et frais d'un bonheur neuf
Dans la senteur des draps blancs
En broussailles autour de nos jambes
Caresse moi
De tes lèvres marines
Pour des éruptions lentes
Vers la clarté des petits matins
Caresse moi
De tes mains songes
De tes doigts pieuvres
De tes marées d'équinoxe
De tes yeux emplis de promesses
Pour les fièvres de ton ventre
Caresse moi
Pour des plaintes longues
Des incendies rageurs
Caresse moi
Pour que tout recommence
Toujours
Sans fin
Caresse moi
Caresse moi
Caresse moi