“Vous vous êtes battu toute votre vie pour soulager et pour guérir, pour proposer aux médecins et à leurs patients des médicaments efficaces. [...]
Vous n’avez eu de cesse de prendre des risques. Je sais bien que passer d’Orléans à Neuilly, c’était déjà, pour reprendre vos mots, se développer à l’international. [...]
La Nation vous est reconnaissante de ce que vous faites. Vous êtes une publicité vivante pour les médicaments SERVIER parce que, franchement, l’âge n’a absolument aucune prise sur vous.”
Tels sont les mots prononcés en 2009 par Nicolas Sarkozy lors de la remise de la Grand Croix de la Légion d’Honneur à Jacques Servier, fabricant du Mediator, interdit ailleurs, mais qui, quelques centaines de morts plus tard, ne fut retiré de la vente en France qu’en cette même année…
Donc Neuilly encore, Neuilly toujours, ombilic du fric et des intrigues.
Là où tout se joue en catimini et pocker menteur dans ce richissime casino des Hauts-de Seine. Là ou c'est aujourd’ui Patrick Devedjian qui dégaine contre les Sarkozy parce que battu pour la présidence de l’UMP dans ce bastion du « milieu ».Car ce qui était prévisible devient désormais aveuglant : Ce n’est plus une guerre de tranchées des droites et des centres, mais un corps à corps où l’on charge à coup de baïonnettes . Non pas un conflit d’idées ou même de positionnement comme c’est souvent le cas à gauche, mais bien une lutte de personnes et de camps pour s’accaparer ici une manne financière, là pour placer le fiston ou l’ami à la bonne place…
Guerre civile dans laquelle le népotisme français apparaît dans toute son obscénité.
Et voici qu’Hervé Morin, jeté à la rue et n’ayant plus comme perspective que de commander le centre, plante maintenant ses crocs sur Bayrou en voulant le compromettre dans le Karachigate ! Et voici que le même jour, David Sénat, ancien conseiller d’Alliot-Marie porte plainte contre Hortefeux ! Et que Chirac et Villepin sont accusés d’ »homicide involontaire » dans une plainte déposée par l’avocat des victimes de Karachi. Même Balkany qui s'en prend désormais à Fillon!
Et ce n’est que la partie visible de l'actualité d'un jour!
Ainsi comme cela était prévisible, c’est la curée.
Autour du cadavre politique du sarkozisme, tous les ambitieux se lâchent dans l’odeur du sang et l’ivresse du pouvoir, dans un de ces combats sans retenue comme dans toute guerre civile ou guerre de religion. On s’est aimé, on se voulait de la même famille, désormais on se déchire, on s’étripe sans même savoir qui est avec qui.
De cette folie qui s’est emparée d’eux, d’autres, à juste raison, s’museront comme dans ces faits divers où l’on voit les truands se dessouder mutuellement dans leurs règlements de comptes...