Conformément à notre article d’hier consacré à la polémique sur le médicament Mediator en prenant le faisceau de la mutuelle santé, cette affaire est en train de prendre une ampleur considérable. En effet, Xavier Bertrand et Nora Berra ont demandé à ce que l’AFSSAPS et l’Assurance Maladie invitent les patients ayant pris ce médicament à consulter leur médecin traitant, particulièrement si la prise de ce produit est intervenue pendant au moins 3 mois au cours des 4 dernières années. En outre, un comité de suivi constitué de la Direction Générale de la Santé, de l’Agence Française de sécurité sanitaire des produits de santé et de l’Assurance maladie va être mis en place.
Or malgré la non évocation de cette partie du débat, la problématique inhérente au Mediator concerne également le secteur de la mutuelle santé. A cet égard, la Mutualité Française, qui fédère la quasi-totalité des mutuelles santé en France s’est fendue aujourd’hui d’un communiqué de presse très critique dans lequel elle « s’étonne que le Mediator, médicament à destination des diabétiques en surpoids qui aurait causé au moins 500 décès depuis plus de trente ans, ait été retiré de la vente aussi tardivement en France, pays où il représentait l’essentiel des ventes. Elle dénonce des dysfonctionnements dans le circuit du médicament et demande que toute la lumière soit faite sur les conditions de mise sur le marché du Mediator. » Par voie de conséquence, cette question de santé publique ne doit pas être dissociée de la question mutualiste parce que la mutuelle santé de tout adhérent contribue au fonctionnement optimal de la délivrance de soins en France. Ainsi, cette indignation du Président de la Mutualité Française est parfaitement légitime car elle regroupe plus de 700 mutuelles santé en France, ce qui lui confère une réelle légitimité.
Enfin au-delà des critiques formulées à l’endroit du système médical Français, le Président de la Mutualité Française évoque les raisons pour lesquelles nous sommes régulièrement confrontés à de telles affaires. Tout d’abord, le représentant des mutuelles considère que cela pose la question de l’indépendance des experts à l’égard de la mise sur le marché des médicaments. Ensuite, celui qui affiche 700 mutuelles santé parmi les membres de l’association qu’il préside, déplore le manque de pharmacovigilance.