A moins de deux ans de l’échéance présidentielle de 2012, c’est peu dire que Nicolas Sarkozy n’est plus en majesté. Impopulaire comme rarement un président de la République l’a été, il s’est révélé incapable de changer de Premier ministre en cours de mandat.
La reconduction de François Fillon sonne comme un terrible aveu de faiblesse. L’ancien champion de la « rupture » a également bonne mine avec un gouvernement lesté par d’anciennes figures chiraquiennes comme Alain Juppé, Michèle Alliot-Marie ou François Baroin. Laisser Jean-François Copé, l’un des dirigeants de la droite les moins encombrés de scrupules, s’emparer de l’UMP est une autre signe, et non des moindres, de la perte de puissance élyséenne.
C’est un gouvernement de combat électoral de droite cohérent, nous répète-t-on. C’est oublier que la droite a toujours été
diverse et que l’absence de sa composante centriste pèsera dans les prochains épisodes. Aux voix critiques de François Bayrou et Dominique de Villepin, vont désormais s’ajouter celles de Jean-Louis Borloo et
Hervé Morin.
On peut aussi être dubitatif face à la stratégie dite du premier tour qui privilégie le rassemblement de l’électorat de
droite et la récupération de son extrême. Nous ne sommes plus en 2007. Les Français ont été douchés par
l’absence de résultats du pouvoir en matière de sécurité. La mobilisation contre la réforme des retraites a également montré la profondeur de l’indignation populaire à l’égard d’une politique
injuste. On voit mal comment un quelconque « virage à droite » pourrait sauver le pouvoir sarkozyste.
Par Eric Dupin pour son blog « les murmures d’Eric Dupin »
Merci à : Section du Parti socialiste de l'île de ré