Cuba ne connait que Fidel Castro, l’ex-URSS ne tremble que dans le souvenir de Joseph Staline, la Chine pleure encore son Mao et les américains se réfèrent de toute éternité aux Pères fondateurs de leur Nation. Nous, en France, nous avons le Général De Gaulle !
Loin de moi l’idée de retirer au Général son rôle éminent lors de la Seconde Guerre mondiale, ses mérites déterminants dans la Libération de la France et la restauration de l’indépendance de notre pays, ou bien encore son empreinte de premier président de la République élu au suffrage universel. Non, il s’agit simplement de m’étonner de la véritable hégémonie qui est la sienne dans le traitement de récits historiques à la télévision ou dans la presse.
Certains viendront me dire que nous avons fêté le 9 novembre dernier le 40ème anniversaire de sa disparition dans sa célèbre demeure de « La Boisserie » à Colombey-les-Deux-Eglises, est qu’à ce titre il est logique que cela soit relaté par les médias. J’en conviens. Toutefois, je ferai remarquer à mes interlocuteurs que les 8 mai et autres 18 juin reviennent chaque année nous saluer, tout comme les références permanentes à Mai 1968 ou à l’indépendance de l’Algérie qui ne manquent jamais une occasion de venir nous hanter. Pour tous ces évènements : le Général était là !
Je rends à De Gaulle, véritable « César » de notre Histoire, ce qui lui appartient. Mais comme beaucoup de français de ma génération (NDRL : fans de Dorothée et de Capitaine Flam), je ne suis pas opposé non plus à ce que l’on vienne me conter plus régulièrement : les intrigues de la Cour de France restant entendu que les Rois ne nous ont pas fait défaut, la Révolution française qui marque la fin de la royauté au profit de la République, l’héritage légué par un certain Napoléon Bonaparte ou la râpeuse IIIème République qui donna naissance à notre Laïcité si chérie.
Nous qui ne manquons jamais une occasion de jeter à la face du monde la richesse de notre patrimoine et de notre Histoire, il est grand temps de la faire partager à nos propres compatriotes ! De Gaulle a marqué son temps, mais son nom ne peut constituer le seul marqueur de notre héritage commun. D’autres femmes et hommes ont façonné à leur manière le visage de la France, et ils doivent chacun retrouver la place qui leur appartient.
De Gaulle a aimé la France, la France lui a rendu cet amour. Toutes les bonnes choses doivent avoir une fin. Aussi, c’est avec mon plus profond respect que je dis : Reposez en paix mon Général !
A la manière de Sir Winston Churchill : « un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre ».