5 jours de grimpe à Wadi Rum

Publié le 19 novembre 2010 par Fredvionnet @grimpisme

Me voilà de retour en Jordanie 11 ans après. Cette fois ci le contexte est différent. Si en 1999 j’étais venu avec un copain quelques jours après avoir fini mon BE, cette fois je suis avec Corine et Patrick qui m’ont engagé pour 5 jours de grimpe.

Le voyage commence mal, les 2 avions successifs ont du retard. On arrive à 2h30 du mat’ à Amman avec un départ en bus prévu à 7h00. Du coup on oublie la nuit à l’hôtel, on bivouaque sur les banquettes de l’aéroport pour ensuite arriver à 11h à Aqaba, sur les rives de la mer Rouge pour le premier kebab (et pas le dernier) du séjour.
3/4 de taxi plus tard et nous arrivons au village de Wadi Rum bien fatigués mais impressionnés par la beauté des montagnes autour du village. Je me souvenais pas que c’était si impressionnant!

Premier réveil par le chant de Muezzin à 4h40, ou par les bruits d’Airbus de Patrick sous la tente, je me souviens plus…
Pour le premier jour de grimpe on commence par « l’Apéritif ». Je parle d’une voie bien sûr car en Jordanie l’alcool de court pas les rues!
La voie est assez courte (5 longueurs environ avec un passage de 5) et permet de se familiariser avec la nature si particulière du grès rumien qui demande parfois quelques précautions, ce que découvrira Corine dès ses premiers mètres d’escalade. La descente s’effectue par le magnifique Rakhabat canyon aux formes de rocher si incroyables.

Pour le deuxième jour on reste dans le même secteur avec « The Beauty » et ses fissures. La dulfer de la première longueur est vraiment mythique.

Grâce aux talents d’organisateur d’Ali qui tient le petit resto où nous prenons tous nos petits déjeuners et dîners, nous voilà parti par 2 jours de grimpe et un bivouac à Barrah canyon. Première épreuve: l’accès en 4×4. Notre chauffeur galère avec son vieux véhicule qui passe difficilement en 4 roues motrices, quelle patience… au retour ce sera la pompe à essence qui se désamorce, hum c’est pas bon l’essence dans la bouche!
On commence avec la classique « Merlin’s Wand » à 50 mètre du spot du bivouac. Classique donc fréquentée, mais franchement je garde un grand souvenir de cette voie exceptionnelle de 5 longueurs, la plus belle voie que j’ai grimpé sur coinceurs à ce jour. La première longueur en 6a n’est pas si dure que ce qui se dit car finalement on trouve quelques réglettes qui trainent sur les bords de la fissure. Les 2 dernières longueurs sont incroyables. Des réglettes et des poches sur les cotés, un fissure pour se protéger facilement, et ca avance.
Après une petite bouffe sur le feu puis une nuit tellement calme dans le désert et son ciel étoilé on change de style. Départ à 6h45 pour l’ascension de « Ocean Slabs » sur le sommet est du Jebel Barrah (1560m). La cotation de la voie est basse (AD) mais tout l’intérêt de cet itinéraire est de trouver son cheminement dans ces immenses dalles puis de se faufiler entre les falaises du mur sommital. Nous n’enfilerons les chaussons que pour une traversée plutôt expo en 4. Il nous faudra pas loin de 4h pour atteindre le sommet, pour sensiblement le même temps pour en redescendre. Un grand voyage pour une voie qui mériterait à être plus parcourue.

Nous rentrerons ensuite au village pour une dernière journée de grimpe plus courte, à 20 minutes de la tente, avec les 5 longueurs de « Goldfinger » en 5+.

En 11 ans, le village de Rum a évidemment changé. Plus de grimpeurs, plus de maisons, mais j’ai retrouvé le charme du désert et des voies. Les bédouins sont toujours aussi gentils, tranquilles, serviables. Par contre il me semble qu’ils conduisent encore plus n’importe comment dans les rues!
Sur la route du retour vers Amman, nous nous sommes arrêtés à Petra. Le choc a été rude, car là on tombe dans le tourisme de masse et la transition est brutale après la tranquillité du désert.

Plus de photos par ici sur la galerie de Earthclimbing.
Et n’hésitez pas si vous avez besoin d’infos pour préparer votre voyage.