J’avais annoncé « Promenades à La Rochelle », alors allons-y, commençons la série que je mijote depuis un moment, photos à l’appui !
Laleu est étymologiquement un « aleu » (du latin « allodium »), c'est-à-dire une « zone franche ». Bref, Laleu est à l’origine une terre en marge de La Rochelle, une terre en friches, jadis accordée à des migrants qui souhaitaient s’installer sur une portion de terrain... Figures romantiques que ces exilés dédaignés par les nantis du centre-ville et considérés comme des intrus inquiétants, sauvages et barbares (notre époque en connaît d’autres…)
Aux abords de la mer, en face de l’ile de Ré, se dresse une falaise blanche, dans un secteur qu’on appelle « le Pertuis breton ». Derrière le boulevard de Cagnehors rebaptisé ces dernières semaines « boulevard de la Lutte » par les dockers et les autres manifestants, l’avenue de la Repentie mène à la falaise et aux tourbillons. A de certaines heures, l’océan et le vent y font rage. Comme les hommes…
Il était une fois, dans ces parages où la mer communique un peu de sa violence et de son fiel, une certaine Myria, belle jeune femme à la chevelure et au tempérament de feu. Elle ne tolère ni la misère, ni l’exploitation des fils de Laleu. Dressée contre un noble, le comte de Châtelaillon, elle organise la résistance. Naguère, son fils a été lui aussi appelé dans cette contrée située à quelques milles marins de la falaise des déshérités.
La nuit est sombre, périlleuse, les vaisseaux qui passent au large de Laleu sont la cible des naufrageurs qu’encourage Myria. Elle fait allumer des feux pour tromper les navires qui viennent se fracasser contre les rochers. Mais elle ne sait pas qu’un soir, son fils est à bord de l’un des navires.
Ivre de chagrin et d’amertume, du haut de cette falaise qui a piégé le dernier équipage, la rousse Myria se précipite, et devient « la Repentie ».