En pénétrant dans une salle au sous-sol de l’hôpital d’Instruction des Armées Robert Picqué, aménagée pour l’occasion en bloc opératoire, les non-initiés en médecine s’interrogent avec appréhension : devant eux, des corps nus allongés sur des brancards. Des hommes, des femmes et il y a même un bébé. Sont-ils vivants, sont-ils morts ? En s’approchant, on s’aperçoit qu’ils respirent, bougent, ouvrent les yeux ou toussent. Il y en a même un qui pleure. Des êtres humains ? Non, des mannequins, reproduisant aussi fidèlement que possible toutes les composantes de l’être humain. « Ces mannequins ou simulateurs sont reliés à un ordinateur à partir duquel on peut programmer n’importe quel signe clinique de l’homme » détaille Gérard Ferrer, le directeur marketing de la société Laerdal, concepteur de ces simulateurs. « Ici on peut programmer un arrêt cardiaque, là une cyanose ou encore une chute brutale de la tension » poursuit-il. Pour quelles raisons ? « Pour confronter le personnel médical aux différentes réactions de notre organisme face à des situations d’urgence », rétorque le docteur Julien Naud, pédiatre au CHU de Bordeaux, qui souhaite « que le Centre Hospitalier Universitaire acquiert cet outil pédagogique au sein de [son] service pour les futurs étudiants ». Lors de ces simulations médicales, le personnel soignant va être jugé sur ses capacités à s’approprier la prise en charge du mannequin /patient : établir un diagnostic, prendre une décision, gérer ses gestes, ses interventions et ses émotions. Autant d’éléments qui seront analysés et décortiqués lors d’un débriefing. Et pas la peine d’essayer de se donner le beau rôle ou de relater un récit qui vous serait plus favorable, la simulation est filmée. « On apprend beaucoup de ses erreurs au travers des images », analyse Antoine Pierantoni, médecin urgentiste au Centre Hospitalier de Montauban, et formateur-instructeur sur ces mannequins. Les simulateurs plus efficaces