L’ouverture du courrier relève parfois de la crise de nerfs. En ce Mercredi 17 Novembre 2010, cet exercice m’aura convaincu que le citoyen lambda est devenu en quelque sorte l’ennemi, non pas intime, mais des deniers publics numéro 1. La Banque Populaire, dont je suis client depuis que je gagne quatre ronds, me fait donc parvenir une aimable correspondance me faisant doucement ricaner, jugez en donc !
» Votre banque a toujours été attachée à bien vous connaître et à répondre au mieux à vos attentes » : je n’attends rien pour ainsi dire de ma banque si ce n’est qu’elle me foute la paix. Quant à bien me connaître, je confirme cet état de fait vu le nombre incessant d’appels téléphoniques, qu’elle me dispense généreusement, afin de me refourguer des produits financiers dont je n’ai que faire. Précisons maladroitement, que ses atermoiements commerciaux se font quasiment toujours sur le ton de l’intimidation avec obligation, non négociable, de se rendre en agence, à croire qu’on leur aurait piqué du fric.
Nous y voilà ! Vos papiers s’il vous plaît, même s’il ne vous plaît pas d’ailleurs. Non content de s’engraisser avec de l’argent qui ne lui appartient pas le moins du monde, mon banquier serait en plus une sorte d’auxiliaire de police chargé de récupérer moult renseignements afin de contrer le terroriste que je suis, n’ayant rien d’autre à foutre que de blanchir l’artiche d’un réseau ouvrier à tendance mafieuse. Comment dire… mon identité, il la connait puisqu’il m’envoie régulièrement mes relevés à forte valeur ajoutée. Il en va de même de mon domicile, puisque l’adresse dont il dispose lui permet d’user papier et encre à des fins abracadabrantesques. Quant à mes ressources, limpides comme de l’eau, il a tout loisir de les estimer étant donné que je lui offre la possibilité de disposer de mon crédit mensuel, tout en prenant bien soin de me débiter une multitude de prélèvements obligatoires résultant de la gestion de compte.
Il est déjà suffisamment pénible de se voir imposer une sorte de mise sous tutelle de son pognon par un tiers, mais si en plus, la lutte contre un terrorisme supposé prend soudainement des airs de garde à vue, ça interpelle. A quand la fouille au corps pour voir si on n’a pas caché une liasse de biftons résultant d’un trafic de blanche frelatée…
Les mots sont importants parait-il, alors si on parlait du terrorisme d’état ou bancaire ??!!?? l’un fait son chaud en intimidant des journaleux n’ayant que des flingues factices à lui opposer, tandis que le second ne blanchit que l’argent du contribuable suite à une crise financière qui lui aura permis de se refaire la cerise en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.
Pile ou farce, va savoir !