Peintre, poète, et surtout photographe - l’un des plus grands de la photographie italienne - Mario Giacomelli (1925-2000) s’est beaucoup intéressé à la typographie à partir de 1938, ce qui explique que ses photographies soient souvent plus graphiques que plastiques. Les peintures abstraites de sa jeunesse, puis le choix d’un papier contrasté dès ses débuts en photographie sont d’autres éléments explicatifs de son univers irréel et totalement hors normes.
Mario Giacomelli
C’est d’ailleurs en achetant son premier appareil photo, en 1952, qu’il réalise le lien existant avec sa peinture. Dès lors il va construire une oeuvre où le noir et le blanc ne servent plus à créer des contrastes ou exprimer la lumière, mais à donner naissance à des compositions graphiques, hors du temps et d’un lieu éventuel. Les hommes marchant sur la neige ne sont plus que des tâches noires en mouvement semblant flotter dans l’espace.
D’autres images sont plus proches d’une vision documentaire mais avec l’impression d’un univers étranger, non photographique, peut-être cinématographique. Et les vues aériennes d’arbres et de paysages deviennent elles aussi graphiques, au point qu’on ne reconnaît plus le sujet ; seul le traitement du noir et du blanc, permet (ou non) de distinguer un arbre, un champ. Mario Giacomelli nous fait voir à travers son oeuvre que la photographie n’est pas seulement une représentation fixe et réaliste d’un sujet, elle peut aussi devenir une forme de peinture, qu’elle soit abstraite ou réaliste, en noir et blanc ou en couleur. Pour preuve, ses principales influences étaient des peintres : Picasso, Klee, Osvaldo Licini, Giorgio Morandi, Rauschenberg et Barnett Newman. Une belle exposition à découvrir à l'Institut culturel italien.
Mario Giacomelli
http://www.mariogiacomelli.it/
Institut culturel italien
73 rue de Grenelle
75007 Paris
Jusqu’au 05/01/2011