Africa Umoja nous explique que, dans ce pays déchiré par son histoire, la musique a été l'instrument pour garder la dignité. En plein Apartheid, malgré la répression et les interdictions promulguées contre les Noirs, cette fresque chorégraphique et musicale nous démontre que la vie grondait, fourmillait dans les shebeens, bars clandestins de Sophiatown, ou continuait dans les mines, par exemple, avec la danse des bottes de caoutchouc . Elle est l'occasion aussi de nous faire entendre "Vuka Vuka", la chanson en zulu sur le virus HIV qui décime ce grand pays, mais aussi les chants gospel comme Happy Day qui rappelent le profond ancrage du christianisme.
Une superbe balade visuelle et sonore. On applaudira le génie des costumes de Thembi Nyandeni ainsi que la virtuosité des musiciens qui accomplissent quelques tours de force au djembe. Un moment d'émotion toute particulière lors du chant des femmes esseulées dont les maris sont partis à la ville et , de façon générale, lors de tous les choeurs portés par des voix puissamment émouvantes . Une belle leçon de musique, de chant et de danse, un formidable lieu de partage des cultures, un grand merci donc au Théâtre de Sète pour avoir programmé Africa Umoja!
Nous ne vous conseillons que vivement de courir voir la suite de la programmation de ce théâtre ici: ce serait dommage de passer à côté d'une perle de plus!