Les enfants vont bien affirme le titre. Oui. Même s’ils ont deux mères. Et dès l’ouverture, Lisa Cholodenko (dont la thématique homosexuelle emplit la filmographie) ne cache pas ses ambitions, soit prouver par a + b, en un repas et une scène de lit, que les homos sont en tout points pareils aux hétéros : ils ont un boulot, une sexualité, des problèmes de couple et … deux bouches à nourrir. Homoparentalité, sujet qui fâche. Bienheureuse Cholodenko qui ose poser la problématique sur la table ! Sauf que. Avec une volonté, déplacée et surfaite, d’afficher la normalité en étendard, la cinéaste dessert le film au lieu de le nourrir, forcée de singer les schémas hétérosexuels connus pour passer un message, qui même sincère, a du mal à se défaire d’idées préconçues et de clichés sur pattes (pourquoi diable les deux femmes sont-elles affublées de prénoms masculins ?). Pour le coup, elle a surtout l’air de celle qui traverse une pièce, au milieu de mille yeux inconnus, essayant de paraître la plus naturelle possible. Sauf que cela se voit. Et que cela ne marche … qu’à moitié. Grâce à son fabuleux trio d’acteurs (Moore/Bening/Ruffalo), au travail impeccable, elle parvient à arracher de la banalité quelques belles séquences d’intensité, et profite d’une liberté de ton réjouissante pour évoquer des problèmes particuliers (le don de sperme, l’insémination artificielle, le point de vue des enfants sur leur conception), et généraux (l’infidélité, l’usure du couple) ; mais, passé le charme du postulat de base, et le grand (et convaincant) numéro de deux fabuleuses actrices en lesbiennes bobos, The Kids are all right ne possède aucune singularité visuelle, ni aucun rythme, et demeure mollement balloté entre légèreté comique et petits drames humains. Exagérément rose bonbon, et le nez trop collé à la vitre de son agaçante peinture de la norme établie (famille, maison, travail), il finit par zapper grossièrement le reste du monde, … et la réalité vraie ! Sociale, politique, quotidienne.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble