Schéma d'une station géothermique
La géothermie est la science qui étudie les phénomènes thermiques internes du globe terrestre et la technique qui vise à l’exploiter. Cette technique ne date pas d’hier, elle est même très bien répandue aux Etats Unis, aux Philippines ainsi qu’en Indonésie. En France la priorité a été longtemps donné au nucléaire, mais l’obligation d’économie d’énergie, l’augmentation des prix d’énergie ainsi que le besoin d’émettre moins de gaz à effet de serre ont fait que l’Hexagone se ré-intéresse à ce sujet.
Dans cet article nous allons vous expliquer brièvement comment une station géothermique fonctionne, quels avantages elle représente, quels moyens de financement vous pourriez obtenir pour réaliser un tel projet pour en finir avec une petite mise en garde.
Comment cela fonctionne ?
La terre est un réservoir naturel de chaleur qui se renouvelle en permanence grâce à une alimentation par le rayonnement du soleil. Pour utiliser cette chaleur et la transférer dans nos maisons, il faut une sorte de conducteur : une station géothermique.
Une station géothermique se compose d’un réseau de tubes, un liquide spécial appelé « fluide caloporteur » et une pompe à chaleur. Dans le réseau des tubes, qui est enterré sous la surface du sol, circule le « fluide caloporteur ». Celui-ci capte l’énergie sous forme de calories et la véhicule vers l’intérieur de la maison. C’est maintenant que la pompe à chaleur (PAC) va répartir la chaleur géothermique dans la maison grâce à des planchers chauffants et renvoie ensuite le fluide vers les capteurs souterrains pour boucler le circuit de chauffage.
Quels sont les coûts ?
L’équipement géothermique est certes plus cher à l’acquisition et à l’installation qu’un système de chauffage traditionnel. Mais il faut prendre en compte que ce système demande moins d’entretiens tout en se rentabilisant rapidement. Par rapport au chauffage électrique il faut compter environ 75% d’économie d’énergie, 60% par rapport au gaz propane et 40% par rapport au fioul ou au gaz naturel.
Concernant le coût d’acquisition et d’installation, cela dépend du fournisseur que vous choisissez pour le matériel et les travaux ainsi que de la superficie de votre maison. Les marges appliquées sur le matériel et main d’œuvre varient, il s’impose donc de faire des recherches. Selon l’ADEME, pour une maison individuelle, un chauffage par PAC géothermique coûte de 70 à 100€/m² de surface à chauffer (sans option) avec captage horizontal et de 140 à 180 €/m² pour un captage vertical. Attention ces chiffres sont des moyennes et ils peuvent évoluer dans le temps.
Sachez également qu’en général, les devis n’incluent pas le coût du terrassement et de la remise en état du terrain, ni les frais portant sur l’isolation qui doivent être posée sous la chape. N’oubliez pas de rajouter ces coûts afin d’avoir le vrai coût d’investissement de l’installation.
Les aides à l’investissement
Le crédit d’impôt : Les pompes à chaleur, sous certaines conditions peuvent donner droit à crédit d’impôt. Pour connaître le détail des mesures et critères cliquez ici.
L’éco subvention de l’ANAH : L’écosubvention est réservée aux propriétaires occupant leur logement. Son attribution dépend de 3 types de conditions, certaines liées à votre logement, d’autres à la nature des travaux, d’autres enfin à vos ressources.
Votre logement
- Il doit être achevé depuis au moins 15 ans.
- Vous devez l’occuper comme habitation principale pendant au moins 6 ans après la fin des travaux.
Vos travaux
- Ils ne doivent pas avoir commencés. Ils doivent être effectués par des professionnels du bâtiment, pour un montant compris entre 1 500 € et 13 000 €.
- Ils doivent débuter au plus tard un an après la demande de subvention.
Vos ressources
- Elles ne doivent pas dépasser un certain montant. Ce plafond, c’est la somme des revenus de toutes les personnes partageant votre logement, telle qu’elle figure sur votre dernier avis d’imposition.
- Il existe 2 niveaux de plafond de ressources :
- Le premier, dit « de base », donne droit à la prise en charge de vos travaux à hauteur maximum de 20 %.
- Le deuxième, dit « prioritaires », donne droit à la prise en charge de vos travaux à hauteur maximum de 35 %. Si vos revenus vous situent dans cette deuxième tranche, vous pouvez bénéficier en plus d’une écoprime supplémentaire de 1 000€, suivant certaines conditions techniques.
Les prêts d’EDF : Avec l’Eco-Prêt à Taux Zéro ou Eco-PTZ, issu du Grenelle de l’Environnement, vous pouvez emprunter sans intérêt jusqu’à 30 000 euros sur 10 ans pour financer vos travaux d’énergie.
La TVA à 5,5% : Si vous êtes désireux d’installer des équipements solaires, vous pourrez jusqu’au 31 décembre 2010, bénéficier de la TVA à 5,5% sur l’achat de vos matières premières, des équipements, mais aussi la main d’œuvre.
Deux conditions sont nécessaires pour bénéficier de cet avantage :
La construction de votre habitation doit être terminée depuis plus de deux ans minimum (attestation demandée) et les travaux doivent encore être faits par des professionnels. Pour prouver que les équipements et la main d’œuvre n’ont été taxés qu’à 5,5%, l’entreprise devra vous fournir les factures associées. Vous devrez les garder pendant cinq ans.
Mise en garde
Selon le site Internet hespul.org :
La faisabilité et l’intérêt de ces systèmes dépendent fortement de la nature géologique du sol (qui ne doit pas être trop rocheux, trop argileux ou de type remblai). Ce paramètre est parfois insuffisamment pris en compte par les installateurs.
Les installateurs annoncent couramment des coefficients de performance (COP) de 3,5 ou 4. Il s’agit du COP instantané, mesuré dans des conditions optimales de laboratoire. Il est prévu pour de basses températures de chauffage de l’ordre de 35°C (plancher chauffant ou ventilo convecteurs). Le coefficient de performance réel de l’installation, en moyenne sur l’année, dépend de nombreux facteurs susceptibles de diminuer la performance. Il est difficile à apprécier, mais c’est de lui que dépend l’intérêt environnemental et économique du projet.
On peut baisser le COP théorique de 1 à 2 points pour tenir compte des consommations auxiliaires, d’un circuit de chauffage à plus haute température, et de températures externes plus froides. En pratique le COP réel d’une PAC géothermiques est de l’ordre de 2,5 à 3 et celui d’une PAC sur air se situe autour de 1,5 à 2 dans le Rhône.
Jusqu’à ces dernières années, le fluide frigorigène le plus employé était le R22 dont l’emploi est de plus en plus proscrit. Il contient en effet du chlore dont les effets destructeurs sur la couche d’ozone sont aujourd’hui bien connus. C’est de plus un gaz à effet de serre puissant. Le R22 est progressivement remplacé par des fluides de substitution, tels les HFC (R407C, R410A et R417A), inoffensifs vis à vis de la couche d’ozone mais qui sont encore de puissants gaz à effet de serre.
Les capteurs horizontaux sont souvent posés à 60 ou 80 cm de profondeur, voire moins. En cas d’hiver très rigoureux, dans les régions froides et/ou d’altitude, le sol peut parfois être gelé à cette profondeur : dans ce cas, la PAC consomme beaucoup mais chauffe peu ! Comme cela arrive précisément quand il fait très froid, dans les régions froides et/ou d’altitude, il semble donc préférable de prévoir un appoint (par exemple une cheminée avec foyer fermé), sous peine d’avoir un chauffage insuffisant. Il est donc préférable d’enterrer les capteurs à environ 1 mètre de profondeur pour qu’ils soient hors-gel.
Bushdocter
Sources :
lemoneymag.fr
wikipedia.org
anah.fr
hespul.org
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