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Notes en classes, prisons surchargées : dissolvons les variables

Publié le 18 novembre 2010 par H16

Aujourd’hui, dans le cadre de notre étude continue sur les ravages de la pensée altercomprenante des socialistes, nous allons aborder la résolution de problème par dissolution de variables. Il s’agit d’une méthode extrêmement efficace pour analyser de travers une difficulté de la société, d’en produire un diagnostic erroné,
d’y apporter une solution inappropriée, et de se réjouir d’un échec misérable.

L’actualité nous propose deux cas récents d’application forcenée de cette méthode.

Toute la subtilité de son application résidera dans l’absolue nécessité de dissoudre efficacement dans un bain de moraline concentrée le plus possible de paramètres qui se rapportent au problème considéré.

Pour notre premier exemple, nous allons étudier la proposition du député Dominique Raimbourg, du parti officiellement socialiste, cela va de soi, qui s’est inquiété du taux d’occupation des prisons françaises.

Le problème est donc le suivant : il y a trop de détenus pour la capacité actuelle des prisons.

En réalité, on comprendra bien que le problème est un chouilla plus compliqué puisqu’il s’agirait en fait de poser plutôt le constat qu’il y a beaucoup trop de détenus pour la capacité actuelle des prisons salubres. Ce dernier mot à son importance puisqu’oublié, on en vient – patatras – à se lancer dans la remarque suivante : ah bien donc construisons de nouvelles prisons.

Mais proposer cette solution, c’est lamentablement échouer à utiliser la dissolution de paramètres que la méthode préconise. Pour bien dissoudre, il faut d’abord élaborer un écran de fumée. Ce à quoi s’attache avec brio Martine Erzog-Evans qui nous explique alors ceci :

« construire des prisons n’a jamais amélioré durablement la situation des détenus. C’est, en premier lieu, parce que nombre de ces nouvelles prisons remplacent des établissements trop vieux, dans un état de délabrement avancé, qu’il faut alors supprimer purement et simplement. C’est, en deuxième lieu, parce que les politiques pénales étant à l’origine de la surpopulation (…), d’aggravation en aggravation de la réponse répressive, les prisons se remplissent encore et encore, en sorte que les constructions ne suffisent pas à répondre à cette demande croissante ».

Voyez ? Non ? C’est pourtant simple.

Comme les abrutis de politiciens n’ont pas utilisé le mot « salubres » dans l’énoncé du problème, ils ne font que remplacer les prisons insalubres par des prisons neuves, sans globalement changer le nombre de places. Sont-ils bêtes !

Et en plus, dès qu’on sait qu’il y a des nouvelles prisons toutes neuves, on veut les étrenner, et pouf, on accroît le rythme de mises en détention. Sont-ils niais !

Au lieu de quoi, le député Raimbourg a trouvé la parade : on ne touche à rien, et on relâche les condamnés plus tôt. Et là, c’est le bingo assuré ! La méthode a correctement dissolu le paramètre « détenus » : comme il y a tout de suite moins de détenus, il y a nettement moins besoin de prisons ! Et oui.

Ici, je vous propose de faire une pause. Faites des bisous à vos plus proches voisins.

On se rappellera utilement que le budget de la Justice pour 2011 est de 7.128 milliards d’euros. Pour la même année, le budget de la Culture est de 7.5 milliards d’euros. Les armées de Clowns-Pacificateurs et de Mimes-Ninjas compenseront la baisse d’occupation des prisons et le retour à la liberté de toute une faune interlope, je présume.

Bisounours de combat

Vous trouvez l’exemple un peu court pour bien comprendre la méthode de résolution de problème par dissolution de variables ? Qu’à cela ne tienne, voyons-en un autre.

Il est maintenant de notoriété publique que les notes des élèves sont globalement de moins en moins bonnes, ou, dit autrement, qu’il est de plus en plus pénible de trouver des points dans les travaux rendus par nos chères têtes blondes dont la créativité en matière d’orthographe, de grammaire et de calcul ne compense plus l’éloignement avec le bagage minimum pour faire chômeur plus tard dans la vie.

Le problème est donc constaté en ces termes, qui constituent justement la phase 1 de la méthode, l’écran de fumée : les notes sont accusées d’accentuer l’échec scolaire en décourageant au lieu de mettre en confiance et valoriser l’élève qui les reçoit.

Certes, cela faisait des années et des années que le système fonctionnait ainsi et a permis à de multiples générations d’accéder à l’ascenseur social. Mais depuis que les boutons de cet ascenseur sont devenus des hiéroglyphes impénétrables pour une proportion croissante d’élèves, les appuis frénétiques sur tous les étages et toutes les positions de porte ont coincé cette saloperie d’appareil entre la cave et le rez-de-chaussée, palier auquel seuls les plus fins parviennent à sortir en se faufilant entre des portes à peines entrouvertes, pour aller vite fait prendre l’autre ascenseur, privé celui-là, qui marche encore un peu moyennant de l’huile de coude.

Mais il ne faut pas perdre de vue l’écran de fumée. Ce qui se cache derrière (des armées d’analphabètes dont tout indique qu’ils pourront faire d’excellents mimes et des clowns redoutables) n’intéresse personne. La vérité, c’est que les notes froissent nos gentils ouistitis créatifs. On constate d’ailleurs, de nos jours, des millions d’êtres psychologiquement détruits par les Mme Grinderche et leurs 6/20 en dictée en 6ème des années 80.

Vite, dissolvons les paramètres ! Annihilons les notes !

« Plus de notes » entraîne « plus de mauvaises notes » entraîne « bonheur familial et dessert assuré » (car à l’inverse, tout le monde sait que, de nos jours, la mauvaise note provoque gifle et au dodo sans dessert).

Ici, je vous propose de faire une pause. Faites des bisous à vos plus proches voisins. Au point où nous en sommes, vous pouvez mettre la langue.


La méthode me semble donc ici relativement claire :
a/ on déforme le problème en le plaçant derrière un écran de fumée, composé de gémissements et d’un amoncellement de faits pas toujours en rapport visant à orienter la réflexion sur ce qu’il va falloir dissoudre en phase b.
b/ on fait disparaître la partie gênante du problème en éliminant rapidement le fondement même du problème, comme pour une nappe blanche retirée vivement d’une table : les couverts restent en place et la tablée applaudit.

Simple, non ?


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