Stock, 15 septembre 2010, 277 pages
Chargé d’élucider les causes d’une vague de suicides dans l’entreprise d’une ville qui ressemble hélas à toutes les nôtres, l’Enquêteur est investi d’une mission qu’il doit mener à terme comme il l’a toujours fait. Des signes d’inquiétude s’emparent de lui peu à peu : l’hôtel où il s’installe accueille tantôt des touristes bruyants et joyeux, tantôt des personnes déplacées en détresse. Dans l’entreprise où il devrait être attendu afin de résoudre son enquête, personne ne l’attend et tous lui sont hostiles. Est-il tombé dans un piège, serait-il la proie d’un véritable cauchemar ?
On l’empêche de boire, de dormir, de se nourrir, on ne répond jamais à ses questions que par d’autres questions. Le personnel même est changeant, soit affable soit menaçant. À mesure qu’il avance dans ses découvertes, l’Enquêteur se demande s’il n’est pas lui-même la prochaine victime d’une machine infernale prête à le broyer comme les autres.
Mon avis :
Voici un vrai roman kafkaïen au départ : tous les repères sont chamboulés sans logique et le décor est sans cesse mouvant. Pourtant, le "héros" de Claudel a toujours le sourire et ne perd pas espoir.
De l'Entreprise, il est finalement peu question, ou pas longtemps, mais de toute façon, elle couvre tous les secteurs d'activité de notre vie. Qui la dirige ? Un personnage qui ne veut pas perdre la face. Qui l'a créé ? Un homme devenu photographie présente dans toutes les pièces de toutes les maisons.
Les deux premiers tiers du roman sont interressants par l'imaginaire qu'ils proposent. En revanche, j'ai trouvé le dernier tiers quelque peu décalé par rapport à l'univers de l'auteur. Une question m'est venu : "Ne savait-il plus comment terminer son roman ?" au point d'envoyer son Enquêteur dans un no-man's land où il fond littéralement...
Je trouve donc ce dernier roman bien loin de l'univers habituel de l'auteur, dommage.
L'image que je retiendrai :
Celle de l'hôtel de l'espérance où l'aménagement des chambres et des salles de bain est des plus loufoque ; sans oublier le changement de costume de l'Enquêteur.