La suppression d’un impôt n’a pas à être « compensée »

Publié le 18 novembre 2010 par Lecriducontribuable

Nicolas Sarkozy s’exprimait mardi soir à la télévision, à la suite du remaniement ministériel de dimanche dernier. Entre autres mesures, le président de la République a annoncé que sa majorité supprimerait l’ISF et « compenserait » la moindre recette pour l’État par une suppression conjointe du bouclier fiscal et la création d’un impôt sur les « revenus du patrimoine ».

Le président-qui-n’a-pas-été-élu-pour-augmenter-les-impôts veut à toute force qu’à une baisse corresponde une augmentation. Que n’applique-t-il pas ce principe, dès lors, aux dépenses publiques, qui durant son mandat sont passées de 53 à près de 56 % du produit intérieur brut (PIB) ? N’aurait-il pas pu, là aussi, compenser les hausses de dépenses par des baisses symétriques ?

Nous voilà en présence de ce que les théoriciens des sciences sociales appellent un « effet de cliquet » : les dépenses publiques augmentent de façon continue, et les déficits qui en résultent sont comblés par des hausses d’impôts. Ce processus est à sens unique : les gouvernants se refusant à réformer structurellement le système qui leur donne du pouvoir sur les autres, ils ne peuvent que constater l’impossibilité d’en réduire le coût.

Quand bien même ils s’y essaieraient, ils seraient contraints de reculer devant le chantage à la grève des syndicats des « services publics » qu’ils refusent de privatiser, alors même que c’est l’existence de ces monopoles publics qui rend ce chantage à la grève, et donc cette impossibilité de réformes, possible.

La conséquence, sur le long terme, de la hausse des dépenses publiques, puis des impôts ? L’avènement d’une société socialiste. Ce phénomène avait été qualifié en son temps par l’économiste Hayek de « route de la servitude ».

Vivement le prochain rond-point, que l’on puisse enfin faire demi-tour.

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