Dupontel est un acteur qui fait grincer des dents. Le rôle que lui offre Jean Becker lui va bien : un quidam heureux qui devient un salaud sans qu’on comprenne pourquoi. On sent bien que toutes les pistes qui s’ouvrent sont de fausses pistes. L’homme est honnête, bon époux, bon père de famille. Son secret doit donc être terrifiant. Il l’est, ne serait-ce que parce qu’il est secret. D’ailleurs – et c’est là que réside, à mes yeux, l’habileté du film –, quand nous en aurons connaissance, le film n’aura plus de raison d’être. Jean Becker le conclura par une ellipse : en deux ou trois plans, nous passerons de la révélation de ce secret à son accomplissement. Et le héros du film disparaîtra. Restera un souvenir, ravivé, sorti d’un jeu d’enfants, un de ces jeux qui, dit-on, nous apprennent à vivre…