J’aime autant vous prévenir tout de suite Junk commence en douceur, gentiment, et vous fait presque regretter de vous être lancé dans ce roman choral pour ados.
Rappelez-vous ‘Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée…’ ou encore ‘L’herbe bleue’ et bien, Junk, à côté, fait franchement pâle figure.
Au début seulement…parce qu’au bout d’une cinquantaine de pages, vous êtes accros, il vous faut votre dose de Tar (Nico, en français) et de Gemma, et vite, sinon !
Tar, petit garçon victime, émouvant et pur qui s’installe dans un squat à Bristol pour fuir ses parents alcooliques et violents. Il ne voit rien venir ou presque lorsque sa copine, Gemma, le rejoint quelques semaines plus tard et les fait dégringoler vers une vie de dépendance.
J’ai détesté Gemma, l’adolescente de 14 ans par qui tout arrive, je lui en veux encore. Quelle égoïste, quelle tête à claques ! Il y avait bien longtemps que je n’avais pas ressenti autant de violence pour un personnage qui n’avait besoin que de frissons - puisqu’elle avait déjà tout le reste…
Pourtant, Melvin Burgess ne juge pas, il laisse parler chacun de ses protagonistes, ils racontent leur histoire, ils expliquent leurs raisons. On a une vision objective de ce qui leur arrive, de leur déchéance progressive.
Il y a des scènes difficiles à supporter, même pour l’adulte que je suis. Mais au final, chacun fera sa petite cuisine, fabriquera sa morale, son dénouement, ses rancœurs.
Un livre d’une grande intelligence, pour les grands et les moins grands.
Une lecture commune avec Canel qui, comme moi, est rapidement devenue une junkie !
D’autres avis sur Junk, celui de Soukee et de Pickwick (avec qui je suis en désaccord sur la fin - elle est logique lorsque l’on considère les données de départ).
Lu sur mon Kindle.
La note de L'Ogresse: