Magazine Conso
Entrez dans le tunnel. Au début, on n’y voit pas grand-chose. Et puis, c’est un peu le bordel sonore, là-dedans. Mais on nous l’a dit : « The light at the end of the tunnel is a train ». Ah bon. Allons-y alors, traversons pour prendre ce train.
Leave Them All Behind
Grosses guitares, synthés et basses crades, voix décalée. Dans l’obscurité du gros tuyau souterrain, ça sent la défonce et les trottoirs humides, où l’on finit sa nuit en shootant dans les panneaux de circulation, après avoir repeint la banquette arrière d’un taxi fantôme qui fait des aller-retours dans ce tunnel.
Et puis six minutes après le départ, il y a cette voix angoissante et douce comme un bisou du diable. C’est peut-être celle de cet ouvrier tardif qui s’est attardé au fond de ce boyau de pierre, avec son marteau-piqueur.
Piste n°4, une belle caisse s’arrête à votre niveau. Au volant, une belle brune au sourire maléfique qui retient une cigarette. Vous montez. Le capot de la voiture avale les pointillés au milieu de la route, comme dans un bon Lynch.
Walk In The Dark
Mais la belle est figée comme une statue vénitienne. D’ailleurs, la belle brune est maintenant blonde. Puis elle vous balance sur le bas-côté et votre errance peut reprendre…
Quelques pas plus loin, piste 9, un rétro de bagnole arraché traîne par terre.
Non Stop
Dans son reflet, vous croisez votre profil. Les néons jaunes du tunnel vous donnent un teint blafard. Votre briquet crache ses derniers restes de gaz, et vous voilà reparti en quête de cette fameuse lueur.
Piste 10. Les ténèbres s’estompent. Vos yeux clignent tout seuls. Ne traînez pas trop en route, vous allez rater votre train…
The Light At The End Of The Tunnel Is A Train
Whitey, « The light at the end of the tunnel is a train », année 2005.