Lorsque j’étais jeune et beau et que j’avais la chance de travailler à l’INSERM pendant mon doctorat avec François, je devais passer beaucoup de temps à lire des articles scientifiques mais aussi à en écrire. Tous les mardis, l’ensemble de l’unité de recherche se réunissait et partageait autour d’une tasse de thé ses lectures de la semaine. La vie d’un apprenti chercheur ou d’un chercheur déjà installé est simple. Plus il publie, plus il reçoit d’argent pour ses projets. Plus il peut financer ses projets, plus il publie. Mais attention, il ne suffit pas d’être édité par femme actuelle pour être reconnu. Chaque journal est caractérisé par ce que l’on appelle un impact factor. En résumé, plus l’impact est élevé, plus le journal est prestigieux. Il est donc primordial de viser haut pour être reconnu par ses pairs et se faire en retour un maximum de thunes pour se payer la centrifugeuse de ses rêves.
Depuis que j’ai rejoint Bonum il y a quelques années, je publie bien plus rarement. Mais je dois toujours lire la presse scientifique. C’est en feuilletant les pages de la revue européenne dédiée aux dermatites de contact, revue préférée d’Inframnésie, dans laquelle je trouve des photographies bien dégueulasses, que je suis tombé sur un article décrivant le calvaire quotidien d’un pauvre homme ayant les paupières enflées et une conjonctivite purulente. Brice H souhaitait rester anonyme car il occupait de hautes fonctions au sein du Ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Codéveloppement.
Mais la photographie la plus surprenante de la semaine est certainement celle trouvée dans Union, le magazine des couples libres. A la rubrique échangisme, Jacques, Cécilia, Marie-Dominique et Nicolas proposent leurs services pour animer de coquines soirées en fin de semaine. Un grand hôtel particulier situé entre la rue du Faubourg-Saint-Honoré et les Champs-Élysées est mis à la disposition des amateurs de parties carrées. Si le vendredi soir est principalement consacré au latex sous toutes ses formes, le thé dansant naturiste du dimanche après-midi est un must à ne rater sous aucune occasion.
Sous vos applaudissements.
Mais Ouhla, il est presque 6h00. C’est l’heure de rejoindre les copines et faire le tapin devant les portes de l’opéra Bastille. Oui, je vais sécher mes cours, mais les places pour Luisa Miller sont mises en vente dès ce matin. Pour tous les amateurs d’opéra, le wiki de Kozlika, c’est par ici.