ISIS, le paiement mobile vu par les opérateurs de téléphonie américains

Publié le 17 novembre 2010 par Patriceb @cestpasmonidee
Après quelques initiatives individuelles sans beaucoup de résultats, les 3 principaux opérateurs de téléphonie mobile des Etats-Unis (AT&T, T-Mobile et Verizon) ont choisi d'unir leurs efforts pour créer ISIS, un système commun de paiement sans contact sur mobile.
Annoncé quasiment en même temps que l'arrivée des interfaces NFC dans les mobiles sous Android, ISIS est présenté comme un (futur) "réseau national de commerce mobile", intégrant des fonctions de paiement, de billetterie, de titres de transport, de cartes de fidélité, de coupons de réduction... L'initiative, intéressante en soi, est ambitieuse car, même si chacune de ces applications a déjà été imaginée (sinon implémentée) sur téléphone mobile, peu d'acteurs ont encore envisagé concrètement leur unification (si on exclue les cas particuliers tels que le Japon et la Corée).
Seule ombre au tableau, et de taille, la joint venture créée par les opérateurs (JVL Ventures) prévoit une disponibilité de son offre dans 18 mois, sous-entendant de plus qu'il ne s'agira que d'un déploiement partiel, géographiquement et fonctionnellement, les premières itérations ne comportant probablement que la fonction de paiement sans contact.
Il y a fort à parier que, durant cette période, les banques et autres émetteurs de cartes (sans oublier quelques startups créatives) auront commencé à occuper le marché, rendant le système ISIS redondant, voire obsolète, dès sa naissance. Cette perspective est d'autant plus vraisemblable si les fabricants de mobiles intègrent, comme on le pressent actuellement, les interfaces nécessaires aux applications sans contact dans les smartphones qu'ils produisent. Les opérateurs, qui souhaitaient (et souhaitent certainement encore) embarquer les composants NFC dans la carte SIM (pour en garder la maîtrise), auront alors perdu toute légitimité dans la chaîne de valeur...
En conclusion, je pense que la bataille du paiement sur mobile vient de perdre un de ses combattants, ce qui est une bonne nouvelle, car la multiplicité des acteurs impliqués constitue un des freins à la généralisation. Et ce qui est vrai pour les Etats-Unis me semble encore plus vrai en France, où aucune initiative globale n'a encore émergé...