Il ne faut pas longtemps pour comprendre que l'album est un pur divertissement. Dès les cuivres intergalactiques de « Party People » (featuring le 'king recaged' T.I.) ou la ligne de basse démoniaque du single « Hot-n-Fun » (featuring Nelly Furtado), les dancefloors vont être obligatoirement pris d'assaut et c'est parti pour les parties de plaisir. Pharrell Williams joue à merveille son rôle de séducteur malgré lui, et lui comme sa musique attire les filles, des filles et encore des filles, comme du déodorant Axe. Ça a du bon d'être un artiste célibataire plein aux as, son comparse Shay en profite de cette notoriété pour lâcher des mots polissons sur « Perfect Defect », en bonne compagnie depuis la salle de bain. Ah les groupies love, Pharrell sait parfaitement y faire grâce à son sens de la formule (« God doesn't need to remix you »). Sa botte secrète pour déshabiller les nanas, son falsetto qu'il maîtrise sur le titre électro vaporeux « Hypnotyze U », production 100% french touch avec nos Daft Punk. Juste retour des choses quand on sait que les Neptunes ont remixé « Better Faster Stronger » par le passé, simple anecdote.
Ce qui assure les fans des Neptunes avant tout, c'est qu'ils ont conservé leur recette originelle, on sent plus l'implication de Chad Hugo par rapport à l'album précédent (un tantinet trop expérimental). D'ailleurs la musicalité progressive de Nothing rappelle celle de Fly or Die, par des chansons comme « Help Me » et son refrain nerveux, le western audio « I've Seen The Light/ Inside The Clouds » ou encore le pop/rock « Victory ». D'autres morceaux signent carrément un retour aux sources, comme ces guitares synthétiques sur « Nothing On You », autre appeau à jeunes filles en fleur d'une efficacité hormonale, et le très pacifique « Life as a Fish », un son typiquement neptunien jusqu'à son thème sur l'écologie (ici la pollution des océans) et dont le mot de la fin sur l'apprentissage de l'Homme a donné le nom de cet opus : "nothing".