islam et arabisation

Publié le 17 novembre 2010 par Dubruel

C'est en 2007 que Daniel Pipes dressait la liste des trois choix qui attendent l'Europe face à l'Islam (1) et que je décris ainsi. Le costard, c'est à dire l'intégration harmonieuse ; la valise, c'est l'expulsion des musulmans ; et le cercueil, pour les européens, c'est la prise du pouvoir par l'Islam.

Dans son article, Daniel Pipes passait en revue les trois scénarios, pour tenter d'en déceler le plus probable. C'était en 2007, et 2011 approche. État des lieux.

1- Le cercueil

Bat Ye'Or prédit dans son livre " Eurabia " que l'Europe glisse inexorablement vers son arabisation. Dans son dernier ouvrage, " l'Europe et le spectre du Califat ", elle explique le processus de décomposition et de désintégration de l'Europe sous l'action de l'OCI, la plus grosse organisation internationale après l'ONU. Oriana Fallaci observe que " l'Europe se transforme toujours davantage en une province de l'Islam ". Walter Laqueur prédit, dans " les dernier jours de l'Europe ", que l'Europe tel que nous la connaissons sera contrainte de changer. Pour Mark Steyn, " la plupart, sinon la totalité des pays européens, disparaîtra pendant notre génération ".

Trois raisons plaident pour ce scénario : la démographie, la foi et la culture.

La démographie, pas besoin de faire un dessin, tout est sous nos yeux : les couples européens se sentent, consciemment ou inconsciemment, malmenés par leurs gouvernements respectifs, leur avenir leur paraît incertain, aussi préfèrent ils vivre le moment présent que mettre au monde une progéniture à qui ils prédisent un futur effrayant. Pour les musulmans, c'est tout l'inverse : ils ont fui la violence, la tyrannie et la pauvreté, la dictature et l'incertitude du lendemain, pour un eldorado européen sûr. Faire des enfants n'ayant jamais été un problème pour eux, la démographie explose à leur profit.

Ainsi, selon Daniel Pipes " L'effondrement démographique indique également que l'Europe s'islamise. Actuellement, le taux global de fertilité européen oscille autour de 1,4 par femme, alors que le maintien d'une population exige un taux légèrement supérieur à deux enfants par couple, ou 2,1 enfants par femme. " Aussi, " Pour éviter une chute démographique critique, avec tous les malheurs que cela implique - notamment l'absence de travailleurs pour financer de généreux plans de retraite, l'Europe a besoin d'immigrants, de beaucoup d'immigrants. "

2015 pourrait voir Amsterdam et Rotterdam passer à majorité musulmane. On parle de 2030 pour Bruxelles. A Londres et à Bruxelles, le prénom Mahomet est déjà le plus donné aux nouveaux nés. Quels sont les prénoms des autres ? Aïcha ? Ahmed ?

A ce déséquilibre démographique s'ajoutent les importants flux migratoires du sud vers le nord. Si la France a choisit d'accepter 200.000 nouveaux migrants par an, il ne s'agit là que de l'immigration officielle, qui ne tient pas compte des clandestins, des régularisations de sans papiers - non seulement en France mais dans les autres pays d'Europe. On doit s'attendre à des mouvements de masses attirées, à l'intérieur de l'espace Schengen, vers les systèmes sociaux les plus généreux. Et rien ne dit que ce chiffre ne sera pas revu à la hausse. L'ouverture récente des frontières aux Albanais et aux Bosniens indique d'ailleurs que les détenteurs du pouvoir sont à Bruxelles, et qu'à Bruxelles, les décisions sont prises sans aucune référence démocratique.

La foi. Daniel Pipes expose sa position : coté Chrétien, " une laïcité extrême prédomine en Europe, surtout parmi ses élites, au point que les Chrétiens croyants (tels que George W. Bush) y sont considérés comme mentalement déséquilibrés et incapables d'assumer des tâches publiques. ". " Et plus le christianisme pâlit, plus l'islam attire ". G.K Chesterton résume ainsi : " lorsque les gens cessent de croire en Dieu, ils ne croient pas en rien - ils croient en n'importe quoi ".

Tandis que coté Musulman, toujours selon Daniel Pipes, " La foi des Musulmans, avec son tempérament djihadiste et son suprématisme islamique amène de nombreux Musulmans à considérer l'Europe comme un continent mûr pour la conversion et la domination. Il en résulte des revendications suprématistes extravagantes (note de JPG : extravagantes vraiment ?) telles que cette déclaration d'Omar Bakri Mohammed, "Je veux que la Grande-Bretagne devienne un État islamique, Je veux voir les couleurs de l'Islam flotter au 10, Downing Street." Ou encore cette prédiction d'un imam installé en Belgique: " Nous prendrons bientôt le pouvoir dans ce pays. Ceux qui nous critiquent aujourd'hui le regretteront. Ils devront nous servir. Préparez-vous, car l'heure est proche."

Culturellement, " de nombreux Européens, (donnent) l'impression que leur culture historique ne vaut pas qu'on la défende, voire qu'on la préserve. Les différences entre Européens sont frappantes à cet égard. Le pays peut-être le moins touché par cette aliénation est la France, où le nationalisme traditionnel reste vivace et où les gens sont fiers de leur identité nationale (note de JPG : sur ce point précis, Daniel Pipes néglige le fait que l'absence de courroie démocratique ne permet pas aux gens d'inscrire leur fierté nationale dans le processus social, qui subit largement les coups de boutoirs de l'altermondialisme administratif). La Grande-Bretagne est le pays le plus affecté "constate Daniel Pipes, tandis que Aatish Taseer explique que " Ce manque d'assurance a des conséquences directes négatives pour les immigrants musulmans ", " car en dénigrant sa propre culture, on court le risque que les nouveaux-venus ailleurs en chercher une ailleurs. "

C'est ainsi qu'en France comme ailleurs en Europe, " Les Musulmans immigrants méprisent profondément la civilisation occidentale, " et que tout récemment, le conseil à l'intégration alertait (2) que le communautarisme à l'école a créé de telles tensions, qu'un bon élève d'origine maghrébine est considéré - et traité - comme " traitre " et " vendu " aux " céfrans ", dans la cité.

Daniel Pipes remarque un détail croustillant. Les musulmans méprisent tout particulièrement un aspect de notre culture occidentale et c'est la sexualité. Ils rejettent la mini jupe (même s'ils matent les femmes dans les rues) et l'expression de la sexualité par l'érotisme ; la pornographie ; le divorce ; et l'homosexualité. Ironie du sort, constate Daniel Pipes, aux siècles passés, les Chrétiens Européens méprisaient les coutumes musulmanes comme la polygamie, les harems et le droit d'épouser des petites filles, qui étaient regardées comme autant de signes d'obsession sexuelle, et ils (les Chrétiens Européens) se sentaient moralement supérieurs à eux, sur ce point précis.

Conclusion de Daniel Pipes sur ce premier scénario : " l'Europe sera islamisée, elle se soumettra ou se convertira sans résistance à l'Islam parce que le yin de l'Europe s'accorde si bien au yang de l'Islam " : faiblesse contre puissance de la religion, fertilité contre stérilité, et identité culturelle forte contre identité abandonnée. " L'Europe est une porte ouverte que les Musulmans franchissent librement. "

2- La valise

Fin observateur des réalités, Daniel Pipes avance une hypothèse dont nous suivons, dans le monde libre de l'internet, quotidiennement le pouls : " Le commentateur américain Ralph Peters écarte le premier scénario: "Loin de jouir de la perspective de s'approprier l'Europe en y faisant des enfants, les Musulmans d'Europe y vivent leurs dernières heures. [...] les prédictions de prise de pouvoir musulman en Europe [...] font abstraction de l'histoire et de la brutalité indéracinable de l'Europe." Sur ce, décrivant l'Europe comme l'endroit "où ont été perfectionnés le génocide et le nettoyage ethnique", il prédit que ses Musulmans "auront de la chance de n'être que déportés", et non tués. Claire Berlinski, dans Menace in Europe: Why the Continent's Crisis Is America's, Too (Menace en Europe: pourquoi la crise du continent est aussi celle de l'Amérique), approuve cela implicitement en désignant les "anciens conflits et schémas de pensée [...] qui s'extirpent lentement des brumes de l'histoire européenne" et qui pourraient bien susciter la violence.

Ce scénario veut que les Européens indigènes - qui constituent toujours 95% de la population du continent - se réveillent un jour et imposent leur volonté. "Basta!" - diront-ils, en restaurant leur ordre historique. Cela n'est pas si improbable; un mouvement d'irritation se fait jour en Europe, moins parmi les élites qu'au sein des masses, qui proteste bruyamment devant l'évolution en cours. Ce ressentiment est illustré notamment par la loi antivoile française, par la mauvaise humeur suscitée par les restrictions imposées aux drapeaux nationaux et aux symboles chrétiens et par l'insistance à servir du vin lors des diners officiels. On peut mentionner aussi un mouvement spontané apparu dans plusieurs villes françaises au début de 2006 et qui consiste à distribuer de la soupe au lard parmi les pauvres, excluant ainsi intentionnellement les Musulmans. "

Il convient d'ajouter à cette liste certes symbolique, le refus Suisse des minarets, la loi française sur la Burqa, la remarquable percée de Gert Wilders, les apéros saucissons, les réunions de Christine Tasin et de sa Resistance Républicaine (3) dont l'audience ne cesse de croître (chère Christine, je vous vois bien en Gert Wilders femme.. et brune), ainsi que le coup de gueule d'Angela Merckel sur l'échec de la mayonnaise euro-musulmane (4).

La théorie des petits pas appliquée pour pénétrer la société européenne en douceur, continuera jusqu'au seuil fatidique ou les musulmans se sentiront les coudées franches pour avancer plus vite. Cela ne tardera pas à arriver. Pourtant déjà, chaque petit pas est ressenti par la population française avec acuité, et relayé sur internet. De plus, du fait d'une présence maghrébine et africaine deux fois plus élevée qu'ailleurs, la France est le laboratoire de l'Islam en Europe : de son échec ou de sa réussite en France dépend l'avenir de tout l'Islam Européen. Les médias arrivent parfaitement à couvrir les bévues et les erreurs des arabes sur le terrain proche oriental. En France, en Europe, ils sont dépassés, l'information leur passe entre les doigts - toujours grâce au net. Et j'ai la faiblesse de penser que les musulmans, pressés de conquérir, se sentant déjà en terrain meuble, iront à la faute, trébucheront, feront déborder la goutte d'eau du vase, et qu'ils se heurteront alors à cette brutalité indéracinable du peuple Européen décrite plus haut par Daniel Pipes.

Ou bien ce sera tout l'inverse. La violence islamiste des 750 bandes de Gaza françaises, ces fameuses zones de non droit qui paradoxalement obéissent à des lois tribales très strictes, se déchaînera une fois de plus... une fois de trop, déclenchant la foudre et le tonnerre parmi des gens courroucés d'être pris pour des invertébrés sans cou...rage.

Cette hypothèse, qui repose sur le déclenchement par les arabo-musulmans d'une nouvelle intifada, pourrait se conclure par une émigration massive et rapide du nord vers le sud, qui ne laissera pas aux élites le temps de pleurnicher pour savoir qui est français et qui ne l'est pas.

3 - le costard

Je partage la description de Daniel Pipes : c'est le scénario le plus réjouissant. Déjà parce que la violence des deux premiers scénarios n'apportera pas que des solutions, mais aussi beaucoup de souffrances. Ensuite parce qu'une grande différence distingue ce scénario des deux précédents : nous connaissons tous des musulmans en costard. Nous savons, et nous voyons, que les musulmans, lorsqu'ils ne sont pas irrésistiblement attirés par les ténèbres du passéisme, sont parfaitement intégrés à la culture occidentale, et s'y épanouissent pour le plus grand bénéfice des deux peuples, local et immigré.

De là à dire que c'est le scénario le plus plausible, il y a loin, et je partage là encore l'avis de Daniel Pipes : (1) " Dans le scénario le plus réjouissant, les Européens autochtones et les immigrants musulmans trouvent un modus vivendi et vivent ensemble harmonieusement. Le témoignage peut-être le plus classique de cette perspective optimiste provient d'une étude de 1991, La France, une chance pour l'Islam, par Jeanne-Hélène et Pierre Patrick Kaltenbach. "Pour la première fois dans l'histoire, il est offert à l'islam de se réveiller dans un pays démocratique, riche, laïc et pacifique", écrivaient-ils alors. Cette espérance persiste. Un article de premier plan paru dans l' à la mi-2006 affirme que "pour le moment du moins, la perspective d'Eurabia semble alarmiste". À la même époque, Jocelyne Cesari, professeur associée à la Harvard Divinity School, discernait un équilibre en la matière: de même que "l'Islam change l'Europe", disait-elle, "l'Europe change l'Islam". Elle estime ainsi que "les Musulmans ne veulent pas changer la nature des États européens" et s'attend à les voir s'adapter au contexte européen.

Mais un tel optimisme est hélas peu justifié. Les Européens pourraient certes encore redécouvrir leur foi chrétienne, faire davantage d'enfants et mieux chérir leur patrimoine. Ils pourraient encourager une immigration non-musulmane ou acculturer les Musulmans vivant parmi eux. Mais ces changements ne sont pas en cours actuellement, et les chances de les voir apparaître sont faibles. Au lieu de cela, les Musulmans cultivent des revendications et des ambitions conflictuelles à l'égard de leurs voisins indigènes. Fait inquiétant, chaque génération semble plus aliénée que la précédente. Le romancier canadien Hugh MacLennan qualifia le fossé anglais-français séparant son pays de "Two Solitudes"; un phénomène similaire apparaît et se développe en Europe, mais de manière beaucoup plus prononcée. Ces sondages de Musulmans britanniques, par exemple, révèlent qu'une majorité d'entre eux perçoivent un conflit entre leur identité britannique et leur identité musulmane - et ils souhaitent l'instauration de la loi islamique.

L'éventualité de voir les Musulmans accepter les restrictions de l'Europe historique et s'intégrer sans heurt dans ce cadre peut être pratiquement exclue. Même Bassam Tibi, professeur à l'université de Göttingen, qui a maintes fois averti que "soit l'Islam s'européanise, soit l'Europe s'islamise" a personnellement abandonné tout espoir pour le continent. Récemment, il annonça qu'il allait quitter l'Allemagne, après avoir y vécu 44 ans, pour à l'université de Cornell, aux États-Unis. "

A ce constat, il convient d'ajouter la symbolique passivité des pouvoirs publics, qui, pour des raisons de tactique militaire qui ressemblent plus au film " courage fuyons " qu'à " la charge héroïque ", portent une très lourde responsabilité en laissant se développer des poudrières dans les banlieues. Ils retiennent la police par couardise, par peur de l'émeute, en faisant prétexte que celle ci manque de moyens. Les policiers, eux, sur leurs blogs et leurs pages Facebook (5), tiennent un discours bien différent qui tient en une phrase : " arrêtez de nous retenir, ça va mal finir ".

Ma conclusion ? Elle est abrupte : ça va mal finir. Nous vivrons l'Islamisation ou la guerre civile, car la mollesse de la démocratie européenne ne pourra pas éternellement étouffer la nature profonde de l'homme.

Voici celle de Daniel Pipes : (1) " Comme le résume le commentateur américain Dennis Prager, "Il est difficile d'imaginer un autre scénario pour l'Europe occidentale que l'islamisation ou la guerre civile". En effet, ces deux alternatives extrêmement déplaisantes semblent bien définir les choix offerts à l'Europe - prise entre deux forces antagonistes, l'une menant au pouvoir des Musulmans et l'autre à leur expulsion, elle peut devenir une extension de l'Afrique du Nord ou entrer dans un état de quasi guerre civile.

Quelle voie prendra-t-elle? Les événements décisifs qui apporteront une réponse à cette question sont encore en devenir, de sorte que personne ne peut porter un jugement définitif. Mais l'heure de la décision est proche. D'ici la prochaine décennie à peu près, les louvoiements actuels toucheront à leur terme, l'équation Europe-Islam se resserrera et la pente qui déterminera l'avenir du continent devrait apparaître. "

Jean-Patrick Grumberg

(1) http://fr.danielpipes.org/4395/les-options-peu-engageantes-de-leurope

(2) http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/10/24/01016-20101024ARTFIG00139-l-ecole-fragilisee-par-le-communautarisme.php

(3) http://christinetasin.over-blog.fr/

(4) http://www.lefigaro.fr/international/2010/10/17/01003-20101017ARTFIG00129-angela-merkel-admet-l-echec-du-multiculturalisme-allemand.php

(5) http://www.facebook.com/group.php?gid=254631551572