C’est parti !!!!
Je vous annonce que la campagne de Sarkozy pour l’élection présidentielle de
2012 a été officiellement lancée hier à 20 heures 15 et celui qui prétend qu’il
n’a pas encore pris sa décision est un gros menteur et ceux qui le croient, de
gros naïfs !
J’ai regardé Sarko hier, non pas que j’en attendais grand chose
d’intéressant sur le fond, mais plutôt que je voulais me faire une idée un peu
plus précise sur ses chances d’être réélu en 2012 et pour cela, il ne faut
évidemment pas compter sur les
ridicules commentaires des uns et des autres.
Sur le fond donc, pas de surprise, comme attendu ce fut le calme plat, à
part peut-être sur la généralisation des jurés populaires, idée contre laquelle
je m’élève totalement et sur laquelle je reviendrai un de ces jours.
Sur le reste, mon impression d’ensemble est qu’il a plutôt réussi son coup
!
Nous avons eu droit à un Sarko new look, posé, quasi austère, plus modeste
également, presque humble et qui a assez bien défendu son bilan ou du moins les
parties de son bilan sur lesquelles les journalistes ont bien voulu
l’interroger.
Justement, les journalistes, parlons en !
Un seul mot : Mauvais !
Seul Pujadas s’en est un poil mieux sorti que les autres.
Denisot très décevant a été inexistant et Claire Chazal au mieux inutile, au
pire niaiseuse !
Manifestement l’entretien n’avait pas été correctement préparé !
Résultat, leurs questions se chevauchaient, chacun y allait de sa remarque
et l’enchainement semblait totalement aléatoire.
Pire encore, probablement pour ne pas se faire accuser de servir la soupe à
Sarko, ils ont essayé de la jouer façon interrogatoire de flics tel qu’on peut
les voir dans les mauvais feuilletons diffusés à longueur de journées sur leur
chaines respectives.
Le problème, c’est qu’ils ne sont ni flics ni journalistes politiques. C’est
un petit peu comme des bisounours qui auraient voulu jouer aux méchants à
l’occasion d'Halloween, boooouh t’a eu peur, hein que t’as eu peur !
Evidemment, face à un Sarko qui en bouffe une douzaine à son petit déjeuner
des bisounours, un tel amateurisme ne pardonne pas et vous fait rapidement
passer pour un bouffon !
Du coup, les questions, fautes d'être incisives et pertinentes, étaient au
mieux sans gros intérêt et au pire ridicules.
Une (trop) longue première partie a été consacrée au remaniement avec des
questions du type « ne vous trouvez pas que Fillon vous a bien
niqué ? » ou « êtes-vous certain que ce soit une bonne idée d'avoir
viré Borloo comme un malpropre ? » ou encore « Vous nous confirmez
bien que vous avez abandonné la politique d’ouverture parce que c'était une
grosse connerie ? ».
Et ça n’en finissait pas alors qu’il y avait pourtant un tas de sujets
beaucoup plus intéressants sur lesquels on aurait aimé l’entendre.
Puis ce fut la séquence, « vous n’êtes pas populaire, comment le vivez
vous ? » avec en fond la réforme des retraites. Evidemment ce fut du pain
béni pour Sarkozy, qui a pu se poser en victime de son sens du
devoir.
Après avoir rappelé que tous les gouvernements avaient connus leur crise,
après avoir minimisé l’importance de la grogne sociale en invoquant le fait
qu’il n’y avait pas eu de violence ( ?), il nous a répété plusieurs fois que ce
qu’il faisait, il le faisait pour la France, que s’est son devoir de Président
de la république et que son cas personnel passe après l’intérêt général
!
Du pain béni, vous disais-je !
Dans la série les questions auxquelles on est certain qu’il va nous répondre
un gros mensonge, nous avons évidemment eu droit à la question sur sa
candidature pour 2012.
Je ne résiste pas à vous citer in extenso sa réponse :
« Je prendrai ma décision sans doute à l'automne 2011... J'ai
tellement conscience du ridicule de mon propre intérêt par rapport aux
problèmes des gens qui sortent de la crise. L'analyse que je fais, c'est que
les Français ont envie que je travaille dans leur intérêt jusqu'au bout
»
Le tout évidemment avec un air mi-sérieux mi-accablé de circonstance
!
Plus fort encore, questionné sur le discours de Grenoble et l’épisode Roms,
il s’est même payé le luxe de faire la leçon aux journalistes, les accusant (à
juste titre) d’affoler le bon peuple en montant en épingle des faits divers
sans intérêt, créant ainsi un climat d’insécurité auquel le gouvernement se
devait de répondre.
Pendant ce temps, rien sur des sujets d’avenir, alors que rappelons le, un
quinquennat dure….5 ans !
A tel point qu'il a fallut que ce soit Sarko lui-même qui prenne
l’initiative d’évoquer ses projets pour les prochains mois alors qu’on ne lui
demandait rien !
Ce fut l’occasion pour lui d’évoquer 4 sujets qui….ne fâchent pas : la
suppression du bouclier fiscal et de l’ISF mais accompagnées d’une fiscalité
plus forte sur les revenus du patrimoine, le contrat de professionnalisation en
cas de licenciement économique, le financement de la dépendance et l’extension
des jurés populaires à la correctionnelle !
Manifestement, Sarko n’a pas l’intention de prendre de risques en pleine
campagne présidentielle !
Mais le pire, ce fut la dernière série de questions, initiée par une Claire
Chazal manifestement subjuguée.
Alors que le G20 et sa présidence française a été expédié en 12 secondes et
demi, alors que des sujets d’importance comme les déficits, le bilan du plan de
relance dont on n’entend plus parler depuis plusieurs mois (d’ailleurs son
ministre Devedjian a été viré) ou encore la stabilité financière de la zone
euro n’ont pas été abordés, ce fut une suite de questions personnelles à l’eau
de rose comme « est-ce que l’exercice du pouvoir vous a changé ? »,
« est-ce que ce n’est pas trop dur ? », « qui vous aide dans
cette lourde tache ? » ….alors là, notre Sarko qui n’est jamais aussi bon
que lorsqu’il s’agit d’apitoyer les foules, s’en est donné à cœur joie devant
la brochette de bisounours ravis !
Il a même évoqué sa Carla qui est tellement extraordinaire !
A l’arrivée, je comprends mieux pourquoi les Socialistes veulent précipiter
leur préparation à la présidentielle, Sarko s’est clairement mis dans la peau
d’un candidat et ça ne lui va pas si mal que ça !
Quand à nos trois bisounours, un conseil, enlevez vos masques, vous êtes
ridicules !