Demain, la Commission européenne présentera ses orientations pour l'avenir de la Politique agricole commune (PAC) après 2013. D'après les projets de texte qui ont circulé, une meilleure prise en compte de l'environnement devrait être annoncée.
Mieux prendre en compte l'environnement... dans l'intérêt des agriculteurs !
Le projet de communication de la Commission européenne prévoit une meilleure prise en compte de l'environnement dans l'ensemble de la PAC (Politique agricole commune). Bruxelles envisage en effet de rééquilibrer les subventions en faveur des petits agriculteurs et des Etats d'Europe de l'Est, tout en les rendant plus écologiques, selon les grandes lignes d'une réforme de la Politique agricole commune (PAC) qui doivent être publiées jeudi.
Les subsides de la PAC (59,8 milliards d'euros en 2009 soit quelque 40% du budget européen) seront ainsi mieux répartis, et les critères d'attribution des aides directes aux exploitants, mais aussi des aides de développement des zones rurales, devraient davantage tenir compte de l'environnement et du changement climatique.
Ces critères plus "verts" ont été très critiqués par le principal syndicat agricole européen, la Copa-Cogeca, qui a dénoncé leur coût et leur impact néfaste sur la viabilité économique du secteur.
La fédération France Nature Environnement (FNE), qui rassemble près de 3000 associations de protection de la nature et de l'environnement en France métropolitaine et en Outre-mer, a ainsi salué cette initiative dans un communiqué datant d'aujourd'hui. Selon l'association, "il est temps de reconnaître que préservation de l'environnement et production agricole doivent aller de pair ".
Marie-Catherine Schulz, chargée de mission agriculture à FNE, explique : " La préservation des ressources naturelles n'est pas un luxe, c'est une condition nécessaire à la production alimentaire sur le long terme. Comment imaginer produire demain des aliments sans pollinisateurs, sur des sols appauvris en humus, avec des rivières asséchées ? "
Par ailleurs, selon le FNE, la PAC, qui représente en France 10 milliards d'euros versés chaque année aux agriculteurs, est de plus en plus remise en cause par les citoyens. Redonner une orientation environnementale à cette politique permettrait ainsi de la rendre plus légitime aux yeux des contribuables.
Les mesures demandées par FNE
Pour aller plus loin, la fédération a formulé des propositions pour que la PAC de demain permette aux agriculteurs européens de continuer à produire tout en préservant l'environnement.
FNE propose ainsi que les aides européennes reposent désormais sur un contrat entre l'agriculteur et la société. Pour toucher les aides européennes, l'agriculteur devrait s'engager à diversifier ses productions (minimum 4 cultures par exploitation agricole), à réserver 5% de son exploitation à la biodiversité (haies, bosquets, mares...) et à réduire l'utilisation d'intrants (engrais, pesticides, carburants...). Des aides supplémentaires seraient versées aux agriculteurs qui vont plus loin, en apportant un " plus " à l'environnement, notamment l'agriculture biologique et l'agriculture de haute valeur environnementale issue du Grenelle.
" Nous comptons sur le Commissaire Dacian Ciolos pour donner un nouveau souffle environnemental à la PAC. Nous sommes prêts à être force de proposition sur ce dossier, dont nous débattrons lors notre prochain congrès qui se déroulera les 31 mars et 1er avril 2011 à Marseille ", déclare ainsi Jean-Claude Bévillard, responsable des questions agricoles à FNE, dans le communiqué.
Cliquez ici pour en savoir plus sur les propositions de FNE pour la PAC de l'après 2013.
Stella Giani
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