Beaucoup de jeunes entrent aujourd'hui dans la vie active par les contrats d'intérim. Cette nouvelle forme de flexibilité, très prisée des entreprises, concerne surtout des emplois peu qualifiés. Elle est vécue par les intéressés avec plus ou moins de bonheur... La montée en puissance de l'intérim est claire: 27 % des jeunes sortis de formation en 2001 ont en effet été employés au moins une fois en travail temporaire, soit deux fois plus que la génération sortie en 1992. Mais le recours à ces « petits boulots » est très inégal suivant la formation : il concerne 43 % des jeunes de niveau CAP-BEP. Alors que ce chiffre tombe au-dessous de 30 % pour les bacheliers. De plus, pour les mieux formés, l'intérim est provisoire et débouche souvent sur un CDI, alors que les moins diplômés ont tendance à « s'enliser » dans ce statut. Dans tous les cas, l'insertion est difficile après l'intérim, explique l'étude. « Seuls 25 % des jeunes ayant été intérimaires ont un contrat de travail classique (CDD, CDI) au bout de six mois de vie active, contre 62 % pour ceux qui n'ont jamais eu recours à l'intérim. » Pourtant, cette vie dite précaire, certains jeunes travailleurs la choisissent. Un choix certes un peu contraint, par leur manque de formation et par un marché de l'emploi qui leur est peu ouvert.