Les villes vaincues sont habitées par des fantômes. Certains sont morts, la plupart sont vivants. David Peace le vérifie de Leeds à Londres, de Londres à Tokyo.
Tokyo ville occupée est le second opus japonais (après Tokyo année zéro) de l'auteur anglais rendu célèbre par sa tétralogie 1974, 1977, 1980, 1983.
Tokyo, ville défaite de 1948 et Leeds l'industrieuse ruinée des années soixante-dix se ressemblent en ce qu'elles sont peuplées d'âmes errantes affolées qui cherchent le berger capable de les conduire au repos.
Dans ce livre les âmes sont 12.
12 victimes, empoisonnées par un braqueur de banque rusé et courtois.
12 comme les chandelles qui brûlent et s'éteignent au fur et à mesure qu'avance le roman.
12 comme les 12 chapitres de Rashomon dont la construction a inspiré Peace.
Peace déterre les morts, les fait parler, les embrasse, les remet en terre et les pleure.
J'ai longtemps cru qu'il était un romancier malade et morbide. C'est juste un grand écrivain.
Ce livre le prouve.
Encore une fois.