Critique Film : L’homme qui voulait vivre sa vie de Eric Lartigau, inspiré du roman de Douglas Kennedy, avec Romain Duris, Marina Foïs, Niels Arestrup, Catherine Deneuve… sortie cinéma 11/2010
Soyons clairs, soyons précis : je n’ai pas lu le roman et, sincèrement, je ne suis pas vraiment de ceux qui aiment juger, de manière subjective toujours, la qualité d’un film en y incluant sa capacité à rester fidèle à l’œuvre dont il est tiré. J’ai lu dans de nombreuses critiques la déception qu’avait entraîné l’adaptation auprès de nombreuses personnes qui connaissaient le livre. Quel dommage qu’ils n’aient pas enlevé leurs œillères durant la projection. Car en effet, sans être extraordinaire, L’homme qui voulait vivre sa vie est un bon film, français de surcroît, où les rebondissements s’enchaînent avec juste mesure, et où l’image jouit souvent d’une esthétique parfaite, froide et captivante.
L’histoire d’une seconde vie, une vie volée, pour un homme qui perd tout du jour au lendemain et qui dans la précipitation devra entamer une renaissance lourde de sacrifices en subtilisant l’identité d’un autre. Scindé en deux parties bien distinctes, le film et son personnage principal nous rappelle sans cesse à l’idéal intime que chacun voudrait être, qui s’empêche de jaillir pour cause inconsciente d’éthique sociale. Habilement menée, la seconde moitié prend la forme d’un voyage initiatique contemporain, avec tout ce que cela implique d’aventures humaines, réelles et possibles.
Romain Duris est à sa place, Marina Foïs aura tendance à m’irriter par son jeu peu subtil, mais l’ensemble aura pour avantage de piéger mon attention dans un thriller / drame français, j’insiste, de bonne consistance.
7/10