Le président Nicolas Sarkozy vient de terminer une entrevue à la télévision française pour expliquer les orientations et les objectifs qu’il a fixés pour le nouveau gouvernement Fillon qu’il vient de nommer. J’ai été impressionné. Évidemment tous les partis de l’opposition ont vu sa prestation d’un oeil très négatif et n’ont pas manqué de le souligner par la suite. C’était à qui dirait le plus de mal du président.
François Fillon a démontré qu’il était un excellent premier ministre et les Français l’appuient. C’est pourquoi, il a été renommé à ce poste avec une équipe modifiée, réaliste et capable de tenir compte des priorités du pays pour les quinze derniers mois du mandat présidentiel de Sarkozy.
Ce brasse-camarades réussira-t-il à repolir l’image impopulaire du président ? Peut être.
Personnellement, j’ai peine à comprendre les raisons qui expliquent sa déchéance dans les sondages puisqu’il affiche, depuis le début de sa présidence, un bilan remarquable. Pour être correct avec lui, il faut examiner attentivement ses réalisations et son comportement depuis son accession au plus haut poste de son pays.
Certains hausseront les épaules sur mon analyse et ne seront pas en accord, mais je les assure que j’espère l’avoir fait avec la plus grande objectivité et le moins de partisannerie possible. Il est vrai que j’aime l’homme politique Sarkozy et cela depuis plusieurs années bien avant son élection à la présidence française. Mais je crois être en mesure d’analyser de façon impartiale les réalisations d’un tel homme politique.
J’espère aussi que ceux qui lisent ces lignes sauront mettre de côté leur position politique (gauche ou droite), pour juger comme moi strictement de la valeur de ce que ce président français a accompli depuis son accession aux affaires. Il nous faut être réalistes et appeler un chat, un chat.
Sarkozy vient de gagner le débat sur les retraites. Une réforme que beaucoup de ses prédécesseurs n’ont pu réaliser et que toute personne bien intentionnée reconnait comme essentielle pour assurer aux Français et Françaises le niveau promis de leur retraite. Il ne s’est pas laissé impressionner par les immenses manifestations de la rue et a maintenu le cap. Depuis, j’ai rencontré beaucoup de Français et Françaises qui ont été impressionnés par la force de caractère de leur président à cette occasion. En réalité, et c’est l’avis d’une majorité de Français que j’ai questionnés, ce fut plus un mouvement antisarkozyste primaire qu’autre chose. Si cela est vrai, ce n’est sûrement pas à l’honneur de ceux qui l’ont organisé et appuyé car on ne bloque pas un pays pour une raison politique et partisane.
Dès le début de son mandat à la tête de la France, une des premières réformes du président Sarkozy a été d’assurer l’autonomie aux universités, réclamée depuis très longtemps. De plus, il a vu à ce que leur financement soit augmenté à un niveau inégalé depuis les années ’80. Il veut le meilleur système universitaire pour les jeunes Français et Françaises, car il comprend que la force future de la France réside dans ses cerveaux. Pour se faire, il vise à ce que les universités françaises deviennent compétitives avec les meilleures universités du monde dont le Royaume-Uni et les USA. Il y a évidemment un bon nombre de choses à faire encore avant d’en être là , mais c’est un bon départ….
Dès le début de son mandat, Nicolas Sarkozy a pratiqué l’ouverture en nommant des socialistes à des postes importants du gouvernement. Il a aussi nommé un socialiste pour contrôler les dépenses du gouvernement et un autre pour siéger au conseil constitutionnel. Cela ne se fait pas au Canada. Et dire qu’on le traite de dictateur !
Lorsque la crise économique s’est déchaînée, je me rappelle avoir vu, à la télé américaine, le président GWBush pris de panique. Il ne parlait que de panser rapidement, avec des centaines de milliards $, les blessures ouvertes que manifestaient les banques et les agences monétaires américaines car disait-il : « Il faut arrêter l’hémorragie car elle entraînera la faillite du système financier des USA ».
Les Européens ont été surpris de cette crise à responsabilité américaine. C’est à ce moment-là que le président Nicolas Sarkozy a démontré une vision remarquable et une capacité hors de l’ordinaire pour trouver des solutions pratiques. Avec sa force de caractère, il a réussi à mettre sur pied le G20, et cela malgré une Allemagne hésitante et un GWBush indifférent. Il proposa de réunir les pays, les plus riches du monde, pour qu’ils solutionnent ensemble ce grave problème en coordonnant leurs efforts et assurer qu’il ne se répète dans l’avenir. Sarkozy a réussi.
Lors de la présidence française de l’Union européenne, Nicolas Sarkozy s’est établi en champion face à la crise. Il prit vite le taureau par les cornes et réussit à concerter les États-membres pour y répondre. Grâce à leur coopération, à l'euro, à la recapitalisation des banques et à la garantie des crédits de ces dernières, les Français comme les Européens ne se sont pas précipités à leurs guichets pour retirer leurs avoirs, évitant ainsi un crash qui aurait fait un tort immense à toute la collectivité du continent. C’est l’Europe, présidée par Nicolas Sarkozy, qui l’a protégée de la faillite bancaire.
Lorsque la présidence française prit fin, les représentants des États-membres exprimèrent des sentiments très positifs envers Nicolas Sarkozy car il avait obtenu, en plus, des résultats très concrets sur l'agriculture, l'immigration et la défense européenne. Il a, en outre, posé les problèmes au niveau qui convient, c'est-à-dire au niveau politique. Et sur le plan international, il a permis à l'Europe d'exister entre les Etats-Unis, la Russie et la Chine, au même titre que les grandes puissances. Ça faisait depuis De Gaulle que l’on n’avait pas vu cela !
Sarkozy à fait la promotion de la France dans le monde. Le Canada, les USA, l’Allemagne, la Russie, le Moyen-Orient, la Chine et plusieurs autres pays ont solidifié leurs relations avec le pays. Tout en défendant les droits de l’homme et l’autonomie du Tibet, sujets importants mais sensibles pour les dirigeants chinois, Sarkozy a pu quand même décrocher des contrats importants pour les industries françaises.
Puis, il y a eu le fameux « Grenelle » de l’environnement. Sarkozy et le ministre Jean-Louis Borloo ont réuni, pour une première fois, économie et écologie. Les débats furent intéressants, les conclusions nombreuses et malgré quelques exagérations, erreurs de parcours, propositions un peu fofolles et critiques sensées, ce « Grenelle » marquera l’avenir d’une France capable d’assurer que l’écologie soit au cœur des décisions sur son développement futur. Sous l’impulsion réaliste de Sarkozy, la France devient une des premières nations à être en mesure de suivre ce chemin essentiel pour atteindre un avenir propre et protecteur de la planète. Même le départ de Borloo du gouvernement et la réorganisation des ministères ne changeront rien à cet élan.
Sarkozy a aussi et enfin lancé la réforme territoriale, tant attendue. Penser pour réaliser des économies, réorganiser et simplifier l’administration des collectivités du territoire, le projet final est prêt à être voté dès l’entrée parlementaire du nouveau gouvernement.
Il y a tellement d’autres choses à souligner… mais je vais m’arrêter là.
Je sais que cet homme est honni par un très grand nombre de Français et Françaises. Lorsque j’analyse son bilan, je ne comprends vraiment pas pourquoi. Il est jeune, dynamique, intelligent, actif, un vrai chef. Il a une longue liste de réalisations à son crédit. Peut être n’est-il pas le genre de politicien que les Français et les Françaises veulent ! Peut être ne fait-il pas assez monarque !
La prestation du président Sarkozy, d’hier soir à la télé, nous a montré un homme qui veut le bien de la France, qui a fait de bons coups mais aussi des erreurs. Il sait reconnaître ces dernières, se réorienter, se réorganiser et corriger le tir afin d’atteindre ses objectifs.
En tout cas, si c’était possible de faire un échange, il me ferait plaisir de le troquer contre notre PM canadien. Nous avons besoin dans notre pays d’un homme dynamique, courageux, visionnaire, imaginatif, persuasif et capable de réaliser de grandes choses sur le plan national comme international. J’aimerais bien que Nicolas Sarkozy soit le chef de gouvernement canadien. Mais ça, c’est un rêve en couleurs.
Je suis anxieux de le suivre durant les prochains mois jusqu’à l’élection présidentielle française de 2012 pour constater la façon par laquelle il va s’y prendre pour redresser la pente de l’impopularité qui l’afflige actuellement et gagner un deuxième mandat.
Claude Dupras