Après la mise en bouche ou plutôt mise au parfum au jardin des plantes (cf. ce billet), Marie de Mazet a choisi d’infuser les prestigieuses cuisines de chez Lasserre**. Les plantes précieuses inspirent les talentueux chefs, Christophe Moret (chef de cuisine) et Claire Heitzler (chef pâtissier). Quand les parfums précieux s’invitent dans des endroits précieux, les sensations sont au rendez-vous. Les discours sont superflus.
Nul besoin non plus de souligner que des chefs passés par des restaurants 3 étoiles savent mettre en équation leur cuisine et des produits de qualité (les infusions Marie de Mazet mais aussi des légumes de maraîchers, des langoustines, des pigeonneaux étouffés bien sûr afin que la chair soit plus “pleine”). Le terme “mettre en équation” est en fait erroné. L’assemblage de ces éléments positifs aboutit à un résultat plus riche que leur somme. La différence résulte des liens formés entre ces éléments, qui se portent et se subliment l’un l’autre et conjointement. Passons vite sur ces détails pseudo-esthético-mathématiques pour aller à l’essentiel.
Après quelques rondes mises en bouche, un petit tour par la cuisine avec Christophe Moret et un grand partage de saveurs aromatiques avec des herbes, des agrumes et des légumes racines. De quoi prendre des notes… et des photos.
Menu doublement précieux
Puis retour à la fastueuse salle du premier étage, le rez-de-chaussée étant dédié aux voix du prix interallié. Le plafond peint en ronde colorée et engageante s’ouvre pour offrir la nature à Paris avec des bouffées d’air fraîches et magiques. Magique… comme le menu.
Langoustines en savoureux consommé, ginger lime
Tout en lumière avec un Menetou Salon 2007, Fournier
Pigeonneau, radis et navets, au cassis et bruyère
Une viande proche de la perfection, servie avec un Côtes du Rhône 2008, Château Saint Cosme.
Croustillant aux agrumes, sorbet pamplemousse verveine
Mention spéciale pour la crème, style crème brulée ou royale, à la verveine sous les suprêmes d’agrumes et sur le sablé pistache. Le goût et la couleur dénotent précisément la verveine séchée et non la fraîche. Très intéressant.
Infusions de Mazet bien sûr, mignardises exceptionnelles de Jacques Genin (Paris 11e) – ma ligne de mire pour mon futur livre sur la réalisation de bonbons ! – et la petite casserole fleurie, imprimée Lasserre, offerte aux dames. Cela me laisse l’envie de composer un herbier fleuri de casseroles Lasserre… Il est beau de rêver, le nez dans les herbes aromatiques ou fleuries de Marie de Mazet. Merci pour cet envol gourmand en vol de temps, cet empreint poétique à un moment de luxe, calme et volupté.