Et paf le chien

J'ai bien compris qu’à force de vous parler de tous les endroits classes dans lesquels je m’envoie des cokeutails, j'allais finir par vous lasser (je sais, c’est une idée saugrenue mais bon), voire créer des jalousies (ce qui serait bien normal)

Du coup, aujourd'hui, on va plutôt parler d'un petit bistrot loin des dorures des palaces dans lesquels je traine mes guêtres habituellement.

L'autre jour, j'avais prévu de diner avec un copain du coté de montparnasse/gaité. C'est un endroit dans lequel on a suffisamment trainé l'un et l'autre pour le connaître par cœur et le quartier est suffisamment touristique pour que la mission "trouver un endroit sympa qu'on ne connaît pas" s'avère périlleuse.

Au hasard, nous bifurquons dans la rue du Maine. C’est une petite rue qui relie celle de la gaité (bruyante) et l’avenue du Maine. Une rue peu engageante où seule l'enseigne "au roi de la moule" d'une classe et originalité sans nom est clairement visible, mais c’est à peu près tout.

Ah si. Un peu plus loin, se trouve un bistrot : chez Milou. Ambiance brasserie de quartier. Je regarde à peine l'ardoise dehors, mon compagnon, si, et semble la trouver engageante. Je suis une fille facile pas chiante, je le suis.

L'accueil est cordial, l'endroit est calme.

On nous amène donc l'ardoise du menu. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il y a du choix et que tout - ou presque - fait envie. Je porte péniblement mon choix sur du homard grillé en me disant que pour 19 euros et ici je prends un risque (on n'est pas à la rochevilaine bordel) en face ça se décide pour le tartare milou. 

Nous sommes servis rapidement. Le tartare d’en face est recouvert de parmesan (c’est la fameuse façon milou) et accompagné d’un gratin dauphinois (c’est bien, ça change des habituelles frites). De mon côté, j’avais demandé si mon homard serait épluché (comprendre décortiqué). « c’est un demi homard donc oui », qu’on m’a répondu comme si j’étais un peu conne. Alors que je sais très bien que je le suis, c’est inutile de me le signifier si ouvertement.

Surtout que moi ce qui m’intéressais, en vrai, c’était surtout de savoir si les pattes étaient décortiquées, j’aime pas décortiquer ces bestiaux, on s’en met partout, on envoie valdinguer des bouts de pince à la tronche de son voisin, non merci.

En l’occurrence, les pinces sont entières. Et vue la mollesse de la carapace, je miserai sur une bête décongelée.

Alors que je me débats avec mes pinces, la Taulière vient nous demander si tout se passe bien.

Tiens, c’est rare dans les bistrots, on trouve ça sympa.

Jusqu’ici.

Nous poursuivons notre dîner. Si le homard semble décongelé il est néanmoins très bien accommodé et sans faute de goût. Ce qui l’accompagne est pas mal aussi, à part le riz sans saveur mal cuit, les petits légumes croquants et parfaitement assaisonnés sont un régal.

Entre temps, le resto s’est rempli, à côté de nous s’est installé un groupe bruyant. Mon voisin direct, assis sur la même banquette que moi passe son temps à me toucher les fesses l’air de rien quand il pose ses grosses paluches sur la banquette.

En face, on m’informe que le tartare n’est pas terrible (en même temps je trouve qu’il avait une sale tronche)

Contrairement à nos voisins, nous sommes raisonnables, nous nous sommes contentés d’un plat sans vin et ne prenons pas de dessert. Cela semble ne pas faire plaisir à la Taulière, tout à l’heure pourtant aimable. Elle devient sèche, limite désagréable et si on suppose qu’elle aimerait bien nous voir vite dégager elle ne s’empresse pourtant pas de nous apporter la note et encore moins la machine à carte bleue quand nous signifions que nous souhaitons prendre congé.

En bref : je ne recommande pas. Même si on dit le plus grand bien de l'andouillette de Terves (on n'a pas réussi à déchiffrer sur la carte), même si mon plat était bon et que les prix sont relativement raisonnables, même si la serveuse, contrairement à la taulière était sympathique, il y a mieux, question brasserie de quartier. 

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Chez Milou

10 rue du Maine

45 014 Paris