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LA MAISON S’EST VIDÉE
La maison s’est vidée, la lumière du soir
se glisse vers le lit de l’absence
où a pris fin l’écheveau des routes
par la grâce de deux enfants
dont le soleil du crépuscule
éteint, à leurs cheveux, sa rutilance.
Et si viennent à se fermer sous l’heure ombreuse de midi
leurs paupières hospitalières au sommeil
voici qu’ils cherchent refuge
en un récit fait d’un prince
enlevé par quelque génie puis porté en maison de cuivre
et d’une princesse aux fenêtres
laissant vers lui glisser sa natte
afin que vers elle il grimpe.
La maison s’est vidée, mais non d’une rumeur de plainte
qui monte comme nostalgie, de quel rivage ?
Badr Chaker es-Sayyâb* in Philippe Jaccottet, Un calme feu, Fata Morgana, 2007, p. 81.
* Badr Chaker es-Sayyâb (Irak), fin du poème « La maison s’est vidée », in Les poèmes de Djaykoûr, Fata Morgana, 2000 (traduction de Salah Stétié et Khadhim Jihad).
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