Le standard NFC est relativement ancien et beaucoup d'entre vous l'utilisent peut-être sans le savoir, par exemple dans vos titres de transport public (passe Navigo à Paris ou Oyster Card à Londres, entre autres). Il s'agit d'un protocole de communication sans fil qui permet à un lecteur d'accéder à courte distance (quelques centimètres) à des informations stockées sur une puce "passive" (sans alimentation).
Une des applications dont on parle depuis plusieurs années mais qui a du mal à s'imposer, en tous cas en Europe et en Amérique, est le paiement. De multiples expérimentations sont en cours, sous diverses formes mais le plus souvent avec une puce NFC intégrée dans une carte bancaire classique, dans lesquelles le porteur peut régler de petites sommes (généralement inférieures à 15 euros) simplement en approchant la carte du lecteur du commerçant.
Dans quelques-uns de ces tests (dont certains en France), la puce est embarquée dans un téléphone mobile, qui fait alors office de porte-monnaie électronique. Malheureusement, la généralisation de cette approche se heurte à plusieurs obstacles dont un des principaux est la rareté des mobiles équipés de la fameuse puce NFC (sauf au Japon et en Corée). La future version d'Android permettra peut-être enfin de populariser les applications sans contact sur mobile, en intégrant nativement les couches logicielles nécessaires pour les supporter.
Il restera à convaincre les fabricants de téléphone d'intégrer les composants nécessaires dans leurs futurs appareils. Les rumeurs insistantes qui prédisent l'arrivée de cette fonction dans la prochaine version de l'iPhone d'Apple pourraient les aider dans cette décision et même précipiter le mouvement...
Autre condition de succès, les applications. De ce côté, pas d'inquiétude : les acteurs émergents du paiement mobile sont certainement tous prêts à se ruer sur cette opportunité, même si les banques et les émetteurs de carte de paiement traînent des pieds. Et on peut parier que ces nouvelles applications sauront tirer profit de l'intégration du paiement sur un smartphone pour développer des services à valeur ajoutée (à commencer par le PFM, Personal Finance Management) qui sauront inciter les consommateurs à adopter la technologie.
Alors, le décollage du paiement sans contact sur mobile est-il pour demain ? Le dernier obstacle à franchir sera celui de l'équipement des commerçants en lecteurs compatibles, qui se développera si les conditions précédentes sont réunies et quand l'effet de masse rendra la transition inévitable. On le voit, la réponse n'est pas triviale mais le paiement via NFC vient néanmoins de faire un sérieux progrès...
Enfin n'oublions pas, cerise sur le gâteau, que le paiement n'est qu'une des applications possibles des technologies sans contact. Les titres de transport sur mobile en sont une autre (la RATP a déjà réalisé des expérimentations) et il en reste bien d'autres à imaginer, y compris dans les banques...