Nicolas Sarkozy met donc fin à l’ouverture et nomme Philippe Richert, sénateur et président du Conseil Régional d’Alsace, ministre chargé des collectivités territoriales.
En acceptant d'entrer dans ce gouvernement clanique, après les déclarations honteuses de cet été et une réforme des retraites menée au forceps contre les Français, Philippe Richert renie l'engagement centriste qui l'avait amené en politique aux côtés d'Adrien Zeller. Il choisit d'inscrire désormais son action dans le cadre d'un Etat-RPR que l'UMP incarne désormais pleinement, en soumission à un chef de l’Etat qui cherche toujours à contrôler l'ensemble des pouvoirs de notre pays. Fossoyeur des collectivités locales, chargé d'enterrer la décentralisation, il aura pour rôle de faire taire la contestation qui monte des élus locaux, toutes tendances politiques confondues.
Dans le même temps, Philippe Richert trahit les électeurs alsaciens qui avaient fait confiance à son équipe en mars dernier. Après avoir conservé son poste au Sénat, il assumera désormais des fonctions gouvernementales dont chacun sait qu'elles exigent une disponibilité de tous les instants : on est bien loin de son engagement de campagne de «consacrer toute son énergie» à la Présidence de la Région Alsace. Les Alsaciens étaient pourtant en droit d’attendre que leur Président de Région exerce, comme il l'avait promis, son mandat à plein temps. A l'inverse, Jean-Louis Borloo, qui avait souligné en septembre dernier à Strasbourg les vertus d’Adrien Zeller, capable d’unifier, jusque par son décès, «le peuple alsacien», lui quitte le Gouvernement.
L'entrée de Philippe Richert au Gouvernement prend dès lors un sens d'autant plus particulier. Le parcours de Jean-Marie Bockel devrait peut-être le faire réfléchir : renier ses convictions est rarement payant en politique.
Mathieu CAHN, Premier Secrétaire Fédéral
Parti socialiste du Bas-Rhin