Magazine Psycho
L'angoisse correspond à un conflit qui trouve ses sources dans la prime enfance, conflit lié à une tentation et/ou une punition, bien souvent dans le cadre d'une non-liquidation de la crise d'Œdipe. Ainsi, à un état d'angoisse se trouve bien souvent liée une régression infantile, qui se manifeste...
à des niveaux différents selon le vécu du sujet.
Freud explique ainsi l'origine d'une névrose phobique de l'un de ses patients, qui était agoraphobe . Au cours du déroulement de l'analyse, il est apparu à la conscience du patient qu'il craignait d'aller seul dans des lieux publics, de peur d'être tenté de laisser libre cours à ses pulsions sexuelles avec des femmes. Ici apparait clairement le conflit entre les pulsions du ça et le moi, qui réfrène ces pulsions sexuelles sous le contrôle du surmoi et de sa menace de castration. Tout se passe comme si le sujet entendait inconsciemment : "si tu es seul dans la foule, tu risques d'être tenté d'aller voir des femmes 'de petite vertu'. Tu sais que cela est interdit, et que tu risques d'être puni en y perdant ton pénis". D'où l'angoisse qui peut découler de tels conflits internes. Cette angoisse peut aller jusqu'à provoquer une tempête de manifestations physiques pour la personne : sueurs froides, tremblements, convulsions, etc.
On distingue quatre sources d'angoisse : le traumatisme de la naissance, la séparation, la castration et l'angoisse morale ou sociale. Notons que pour un même évènement, la fixation et la transformation en affect d'angoisse seront différentes d'un sujet à l'autre. Un même évènement vécu pendant l'enfance aura donc des conséquences différentes selon les personnes.
Ces angoisses concernent aussi bien les hommes que les femmes, y compris l'angoisse de castration : pour les hommes, c'est la peur inconsciente de la perte du pénis, alors que pour les femmes, c'est l'angoisse liée au fait de ne pas en avoir. Pour éviter d'être submergé par ses angoisses, l'individu peut mettre inconsciemment en place des mécanismes de défense qui le protègent. Ces mécanismes peuvent s'exprimer sur le mode psychique ou somatique.
Ainsi, l'angoisse reflète la lutte de l'individu pour sa survie, dans ce conflit interne si insupportable qu'il est refoulé dans l'inconscient. Le travail thérapeutique vise justement à faire émerger à la conscience ce conflit, à le mettre en mots, à aider la personne à comprendre de quel évènement à venir elle a peur , afin que l'individu puisse appréhender ce conflit et le mettre à l'extérieur de lui pour s'en libérer.