Foot / SCB : Avant le match de Coupe de France à Istres samedi, Hantz fait le point !

En s'imposant samedi dernier dans des conditions météorologiques difficiles à Pacy-sur-Eure (2-1) lors de la 17ème journée, le SC Bastia a décroché une huitième victoire consécutive. Leaders, les Corses dominent actuellement leur sujet et impriment depuis la mi-septembre un rythme d'enfer que seul l'EA Guingamp, deuxième à trois longueurs, parvient à suivre. Une dynamique impressionnante qui laisse à penser que la formation corse se dirige à grands pas vers la L2. Louant le sérieux et l'investissement de ses joueurs, l'entraîneur Bastiais Frédéric Hantz estime que ces bons résultats ont apporté de la confiance mais pas d'euphorie.
Frédéric, votre équipe a déjà démontré depuis le début de saison qu'elle avait de nombreuses qualités. Face à Pacy Vallée d'Eure le week-end dernier, elle a également montré qu'elle avait du cœur et du tempérament...
"Effectivement, on a su s'adapter aux conditions météorologiques difficiles, à l'état du terrain et surtout à la qualité de l'adversaire. C'était un match d'hommes comme on dit. C'est intéressant car c'est une nouvelle corde à notre arc. On sait que même dans des situations difficiles on dispose du caractère pour faire face".

Tous les voyants sont au vert pour votre équipe. Une première place au classement, neuf points d'avance sur le 4ème Cannes, une série de huit victoires consécutives en cours avec plus de trois buts marqués par match. Comment analysez-vous cette réussite ?
"La genèse de notre bonne série est née à l'intersaison. L'amalgame entre les joueurs qui sont restés et les nouvelles recrues s'est fait très vite. Tout le monde avait envie de relever le challenge de la remontée immédiate. On a tout de même eu une préparation difficile compte tenu de l'incertitude qui planait sur notre participation au National. Le recrutement s'est donc effectué tardivement et notre préparation a été un peu tronquée car le groupe n'était pas au complet. Nos premiers matches ont servi de "rodage". Au fil des rencontres, les automatismes se sont créés. Les joueurs ont été très sérieux dès le départ et ce travail porte réellement ses fruits depuis la mi-septembre. L'objectif est de conserver cette dynamique dans la durée".

Lorsqu'une équipe domine tous ses adversaires week-end après week-end, comment l'entraîneur réussit-il à garder ses joueurs sous pression afin d'éviter un relâchement préjudiciable ?
"C'est le plus difficile à faire. Il faut bien évidemment éviter une éventuelle déconcentration ou un relâchement naturel. Pour l'instant, les joueurs se remettent en question après chaque match et je sens toutes les semaines à l'entraînement un groupe concentré et appliqué. On gagne nos matches grâce à la qualité de l'équipe et de son travail mais on a aussi eu des rencontres difficiles où la réussite était de notre côté. On sait que le championnat est encore très long avec de très bons adversaires comme Guingamp, Cannes, Beauvais, Rouen, Amiens, Strasbourg, Fréjus-Saint-Raphaël. On a conscience que le chemin est encore long et difficile".

Les observateurs suivant ce championnat vous voient pourtant déjà avec les deux pieds en L2....
"Il y a l'environnement extérieur et médiatique, l'environnement à l'intérieur du club et dans le vestiaire. On sait qu'avec 21 clubs la saison sera très longue. En ajoutant les Coupes, on a déjà joué 22 matches. Ce sera un marathon. Il y a une confiance qui est née de ces résultats mais pas d'euphorie. L'équipe a encore une grande marge de progression et il nous reste encore beaucoup de thèmes de travail à aborder. Le plus dur est toujours ce qu'il reste à venir. Sincèrement, on garde les pieds sur terre".

Suite à un challenge avec vos joueurs vous leur avez accordé une journée et demie de repos en plus suite à leurs trois dernières victoires. Cela montre que vous leur faite entièrement confiance.
"Je craignais beaucoup cette série de matches qui tombait dans une période où il y aurait pu avoir une petite fatigue physique et mentale. Je pense que les joueurs avaient besoin de souffler surtout sur le plan mental. Sur l'aspect athlétique, on peut toujours corriger rapidement des choses mais lutter contre la lassitude mentale, c'est plus difficile de lutter. Il n'y a que le repos qui le permet. J'avais fixé le challenge à une demi-journée par victoire. Comme ils ont gagné les trois matches, ils ne reprendront l'entraînement que mercredi après-midi. Cela va certainement nous handicaper lors de notre 7ème tour de Coupe de France à Istres (L2) samedi (17h30). Les joueurs ont eu très peu de repos depuis la reprise. C'était nécessaire. Ils vont pouvoir récupérer un peu avant d'attaquer les cinq ou six matches qu'il nous reste avant la trêve".

Après votre départ du Havre AC, vous êtes revenu dans votre Aveyron natal à Onet-le-Château pour vous ressourcer dans l'attente d'un nouveau projet. Vous en avez profité pour suivre au stade Paul Lignon les matches de Rodez en National. Est-ce-que cela vous a aidé à mieux palper les exigences de championnat que vous découvrez ?
"Je n'avais jamais entraîné en National. Chaque division a ses particularités. Le fait d'avoir vu pas mal de matches à Rodez l'an dernier m'a permis d'analyser les principales caractéristiques de jeu des équipes. Ensuite, c'est véritablement lorsqu'on est dedans qu'on peut vraiment les mesurer. C'est un championnat où il y a de très bons entraîneurs et des éléments prometteurs. Les équipes sont bien organisées. Le National n'est pas inondé d'argent. Les joueurs sont très appliqués et il y a un gros investissement de leur part car ils ont besoin je dirais de performer pour pouvoir améliorer leurs conditions. Les matches sont souvent assez fermés. Il faut être capable de mettre de la vitesse pour surprendre".